Le nombre d'actes racistes dénoncés auprès du Réseau de consultations pour les victimes est resté stable en 2013. Les 11 centres de consultation couvrant toute la Suisse ont recensé 192 cas, contre 196 en 2012. Les déclarations racistes, avec 81 cas rapportés, constituent les incidents les plus nombreux.
Suivent les menaces (22 cas), les inégalités de traitement dans le monde du travail (22) et les refus de prestations publiques (22). Seules les inégalités de traitement sur le marché du logement ont clairement diminué, ont indiqué lundi la Commission fédérale contre le racisme (CFR) et l'association humanrights.ch à l'occasion de la publication de leur rapport sur les actes racistes en 2013.
Les actes racistes sont fréquents dans de nombreux milieux, indiquent les auteurs. Le monde du travail reste toutefois surreprésenté, alors que le marché du logement et les rapports avec l’administration publique, la police et la justice font également partie des milieux les plus concernés.
Selon ce rapport, les discriminations à l'encontre des personnes de couleur restent particulièrement nombreuses. Dans les cas recensés l'an dernier par les centres de consultation, les personnes originaires d’Europe centrale et d’Afrique, mais aussi les Suisses d'origine étrangère, ont été le plus fréquemment victimes de discrimination raciale, a dit également la CFR.
La grande majorité des cas sont signalés par les victimes elles-mêmes, ce qui n’avait plus été le cas depuis longtemps, écrivent les auteurs. En 2013, seuls huit cas ont été rapportés par des témoins.
Après six rapports annuels, la lutte contre la discrimination est désormais mieux connue du grand public, soulignent-ils. La demande en conseils juridiques a par conséquent fortement augmenté. Lors des consultations, les centres de soins soutiennent les personnes discriminées par des entretiens de soutien psychosocial, des informations et des consultations juridiques.
Ils interviennent également parfois en leur faveur lors d'actions de médiation.
Seule une petite minorité des cas aboutit à une action en justice, pour de nombreuses raisons, expliquent encore les auteurs: longueur et désagréments des procédures judiciaires, craintes des coûts ou encore absence de témoins.
La réalité est certainement beaucoup plus sombre que le rapport, car les centres de consultation ne peuvent documenter qu'une partie des faits intervenus. Et de nombreuses discriminations ne sont jamais rapportées, conclut encore le rapport.