Occupation des locaux administratifs de l'EVAM à Lausanne

Une quarantaine de militants ont occupé mercredi de 10h00 à 13h00 le hall du bâtiment administratif de l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM), à Lausanne. Ils ont dénoncé un durcissement des conditions de l'aide d'urgence. En soirée, une manifestation a réuni environ 400 personnes au centre-ville.

"C'est une occupation symbolique et pacifique", a expliqué à l'ats Jean-Michel Dolivo, avocat et député, membre du "Collectif du 11 juin", un groupe qui rassemble des personnes engagées dans la défense des migrants. Dans le hall de l'EVAM, une banderole dénonçait un "Espace de Violence Arbitraire contre les Migrants".

Avec cette occupation provisoire, les militants veulent attirer l'attention sur la "bunkérisation de la politique d'asile", qui place les migrants dans des abris de protection civile et les déplace "comme des marchandises à stocker". L'EVAM fait "prévaloir la logique punitive sur les besoins médicaux, sociaux et matériels des personnes qu'elle est censée accueillir", estime M. Dolivo.

Des gens cassés

L'action s'est déroulée sans heurt, avec musique et prises de paroles. Micro en mai, Hélène Kung, directrice du CSP Vaud a entonné en espagnol une complainte de planteurs de canne à sucre.

"Je suis venue soutenir le courage des personnes qui osent dire que cela ne peut plus durer", explique-t-elle ensuite. "Au CSP, nous sommes régulièrement confrontés à des situations où cela ne joue pas. L'objectif, c'est que les gens partent. Le résultat, c'est que les gens sont cassés".

Les militants déplorent un durcissement de la politique d'accueil, surtout pour les personnes déboutées qui sont à l'aide d'urgence.

Transferts nécessaires

Seul devant les militants, le directeur de l'EVAM, Erich Dürst, a fait face aux critiques et a rejeté certaines accusations. "Il n'y a pas de volonté de déplacer arbitrairement les bénéficiaires de l'EVAM. Il y a des transferts, qui sont souvent nécessaires", a-t-il déclaré. L'accès aux soins est garanti, a-t-il aussi assuré.

/ATS


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