Didier Burkhalter a pu s'entretenir au téléphone avec l'otage suisse qui a réussi samedi à échapper à ses ravisseurs du groupe islamiste Abou Sayyaf aux Philippines. Le président de la Confédération lui a fait part de sa joie et de son soulagement, avant de s'enquérir de sa santé. L'ornithologue était le dernier otage suisse dans le monde.
Le chef de la diplomatie suisse a également envoyé une lettre aux proches de l'ex-otage, indique le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). De son côté, l'intéressé s'est montré reconnaissant pour le soutien reçu tout au long de sa capture.
M. Burkhalter s'est aussi entretenu avec le président philippin Beningo Aquino. Il lui a fait part de sa reconnaissance et souhaité que tout soit entrepris pour que le deuxième otage, un Néerlandais, retrouve également la liberté. Didier Burkhalter a aussi abordé ce sujet avec le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders.
L'ornithologue suisse de 49 ans a raconté aux militaires philippins avoir tué l'un de ses ravisseurs à la machette lors de son évasion, en luttant avec lui pour s'emparer de l'engin. Il a été lui-même blessé à la joue.
Le Suisse s'est enfui lors de combats entre les troupes philippines et les rebelles sur l'île de Jolo, a précisé le colonel Allan Arrojado, commandant dans l'armée sur l'île de Sulu."Il a couru alors que les bandits tiraient sur lui, mais s'en est sorti". Selon lui, les soldats avaient repéré les rebelles dans une zone de jungle épaisse près de la ville Patikul, bastion des rebelles d'Abou Sayyaf.
D'après le DFAE, le citoyen suisse se trouve actuellement dans un hôpital militaire et sera rapatrié dès que possible.
Le ressortissant néerlandais de 52 ans qui avait été capturé en même temps que lui ,"très malade et très faible", n'a lui pas pu s'échapper. Les deux hommes effectuaient une expédition pour photographier des oiseaux rares dans l'archipel isolé de Tawi-Tawi, près de l'île de Jolo, lorsqu'ils avaient été enlevés en février 2012 par des hommes armés inconnus puis livrés au groupe Abou Sayyaf.
Ce dernier est considéré comme responsable des plus graves actions terroristes de l'histoire des Philippines.