Plus de 110'000 signatures déposées pour les enfants placés

Le peuple se prononcera probablement sur la création d'un fonds de 500 millions de francs pour les victimes des mesures de coercition prises avant 1981. L'initiative "Réparation de l’injustice faite aux enfants placés de force" a été déposée vendredi, munie de plus de 110'000 signatures.

Elles ont été réunies en seulement huit mois, se sont réjouis les initiants dans un communiqué. Ils avaient jusqu'au 1er octobre 2015 pour déposer leurs paraphes. Le texte a été lancé par un comité interpartis réuni autour de l’instigateur Guido Fluri, avec des associations de personnes concernées et le magazine alémanique "Beobachter".

Vingt mille victimes

L'initiative sur la réparation demande à la Confédération de créer un fonds de 500 millions de francs en faveur des victimes des mesures de coercition prises avant 1981 à des fins d'assistance. Les moyens seraient attribués aux "personnes qui ont été touchées durement et directement par ces mesures". Le comité avance le chiffre de 20'000 victimes "gravement touchées".

Une commission indépendante fixerait le montant de la prestation "selon la gravité de l’injustice subie". Le texte réclame également une étude scientifique indépendante et un débat public sur l’injustice faite notamment aux enfants placés de force dans un home ou une famille, aux personnes internées par décision administrative, à celles qui ont été stérilisées de force ou données à l’adoption.

Des médicaments ont en outre été essayés sur les pensionnaires d’institutions, rappelle le comité.

Réparer l'injustice

Cette récolte rapide de signatures montre que la population veut réparer l'injustice sans attendre. "C’est un signe clair de la population au politique", affirme Guido Fluri, cité dans le communiqué. "La plupart des victimes sont âgées, vivent souvent dans des conditions précaires et ont urgemment besoin d’aide et d’assistance".

Co-initiante, la conseillère nationale Sylvie Perrinjaquet (PLR/NE) dit pour sa part: "Avoir réussi à atteindre en ce court laps de temps le nombre de signatures requis démontre la ténacité des personnes concernées et la prise de conscience de celles et ceux qui ont apposé leurs signatures. Une période de notre histoire contemporaine sera reconnue, femmes et hommes victimes seront réhabilités".

/ATS


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