Premier accord avec Téhéran après plus de dix ans d'impasse

L'Iran a conclu dimanche avec les grandes puissances un accord préliminaire sur son programme nucléaire, première avancée en plus de dix ans d'impasse diplomatique. Le texte prévoit de limiter l'enrichissement d'uranium en échange d'un allègement des sanctions pesant sur la république islamique.

Selon les Etats-Unis, l'accord suspend les volets les plus controversés du programme atomique de l'Iran et notamment le réacteur à eau lourde d'Arak. Il prévoit aussi l'arrêt de l'enrichissement d'uranium au-dessus de 5% et la neutralisation des réserves enrichies à 20%.

Des inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devraient aussi avoir lieu. Les experts estiment ainsi que cet accord représente une avancée, car il établit une gamme plus importante de contraintes et de vérifications du programme nucléaire iranien.

Enrichir ou pas: telle est la question

Le suspense demeure sur des points essentiels de ce texte. Le président iranien Hassan Rohani a affirmé dimanche dans une déclaration télévisée: "Chacun peut avoir sa propre interprétation, mais le droit de l'Iran à faire de l'enrichissement est clairement mentionné dans le texte".

Les six grandes puissances se sont engagées à ne pas imposer de nouvelles sanctions à l'Iran ces six prochains mois. Les Etats-Unis estiment que leur allégement va permettre à Téhéran d'accéder à 1,5 milliard de dollars de revenus liés au commerce de l'or et des métaux précieux.

L'annonce même de l'accord a eu un effet positif sur l'économie iranienne puisque dimanche, la devise nationale a grimpé de 3% face au dollar.

"Erreur historique"

Les représentants des grandes puissances négociatrices sont apparus soulagés, voire euphoriques. Barack Obama a lui aussi salué cette entente comme un "premier pas important". En revanche, il a prévenu que Washington mettrait fin au bout de six mois à l'allégement des sanctions et "augmenterait la pression" si Téhéran ne respectait pas ses engagements.

L'euphorie des négociateurs n'était pas partagée par tout le monde. L'Arabie saoudite et les autres monarchies pétrolières n'avaient pas fait de commentaire dimanche en fin de journée, mais elles n'ont jamais caché leur méfiance à l'égard de leur voisin.

Quant au gouvernement israélien, il n'a pas caché sa colère. Son Premier ministre Benjamin Netanyahu a dénoncé "une erreur historique".

/ATS


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