La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga s'est montrée émue par la tragédie de Lampedusa lors du sommet de l'ONU sur les migrations à New York. Le naufrage du bateau, où quelque 300 migrants ont probablement perdu la vie jeudi près des côtes de l'île italienne, illustre l'ampleur que prend la traite des êtres humains, a-t-elle souligné.
"Le trafic d'êtres humains est maintenant une industrie, une énorme entreprise qui traite les personnes de façon impitoyable", a déclaré vendredi soir (heure locale) la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) devant les médias suisses.
Simonetta Sommaruga s'est dit très touchée par le fait que le drame de Lampedusa se soit déroulé en même temps que le deuxième Dialogue de haut niveau des Nations unies sur les migrations internationales et le développement.
Selon la ministre socialiste, la communauté internationale sera fortement sollicitée après cette tragédie et les Etats membres de l'espace Schengen en particulier devront aider à mettre fin au trafic illicite de migrants en mer Méditerranée.
Bilan positif
Globalement, la conseillère fédérale a tiré un bilan positif du sommet de l'ONU qui a débuté mercredi. Les Etats ont adopté une déclaration de principes sur la question de la migration. Lors du dernier sommet, il y a sept ans, les Etats n'étaient pas parvenus à s'entendre sur un ensemble de fondements.
Avec un tel accord, le thème de la migration devra dorénavant figurer à l'agenda international sur le développement, "des signes réjouissants", a estimé Mme Sommaruga.
La déclaration souligne en outre que la protection des migrants et de leurs droits doit être au centre des efforts déployés, qu'il s'agisse de migration licite ou illicite. Elle reconnaît également l'apport de l'immigration au développement économique. Le combat contre la traite des êtres humains reste néanmoins la principale préoccupation soulevée par le texte.