Le représentant spécial pour la Syrie Lakhdar Brahimi a souligné samedi avoir commencé à discuter de questions humanitaires avec les deux délégations syriennes. Mais un porte-parole de l'opposition Louay Safi a lui dit que les contestataires souhaitent évoquer dès lundi la transition politique.
"Nous n'avons pas encore réalisé beaucoup de progrès, mais nous poursuivons nos efforts", a affirmé M. Brahimi à Genève. "Nous avançons un demi-pas l'un après l'autre", a-t-il précisé.
Il a indiqué avoir eu deux rencontres avec les deux délégations syriennes dans la même salle, pour la première fois. Elles "se sont parlées directement, c'est un bon début, a-t-il dit.
La première rencontre a duré une heure le matin et la seconde deux heures l'après-midi. "Le matin nous avons eu une bonne discussion sur une feuille de route pour la semaine prochaine et l'après-midi nous avons commencé à discuter de questions humanitaires", a déclaré M. Brahimi.
La situation dans la vieille ville de Homs a été abordée pour envoyer un convoi d'aide humanitaire. Dimanche, a indiqué M. Brahimi, le problème des prisonniers et des personnes enlevées sera discuté "pour voir ce qu'on peut faire à ce sujet et garantir la libération de certaines personnes détenues".
Les discussions sur des mesures humanitaires, samedi et dimanche, ne sont que "préparatoires", a estimé M. Safi.
"Le but principal des négociations, à partir de lundi, est de préparer la transition entre la dictature et la démocratie", a déclaré le porte-parole de l'opposition, s'exprimant après Lakhdar Brahimi.
Il a affirmé que la question de l'envoi d'un convoi d'aide humanitaire "à des gens affamés à Homs" est "un ballon d'essai" pour "tester les bonnes intentions du régime" de Damas. Dès lundi, il sera question, selon lui, de "la Syrie libre" dans le cadre du communiqué de Genève 1 et de la constitution d'un Etat de droit.
La création de couloirs humanitaires était déjà prévue par Genève 1, a-t-il fait remarquer. "Il s'agit de sauver la Syrie de la destruction totale. Si nous n'arrêtons pas ce processus en ce moment, personne ne sera en sécurité en Syrie", a affirmé Louay Safi.
Le négociateur en chef, côté régime, est Bachar al-Jaafari, ambassadeur de Syrie à l'ONU. Celui côté opposant est un ingénieur de formation et intellectuel, Hadi al-Bahra.
Le premier round de négociations est censé durer jusqu'à vendredi prochain, le 31 janvier.
Sur le terrain, l'armée syrienne a mené samedi des raids aériens sur des zones rebelles dans plusieurs provinces, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche des rebelles. Ces éléments restent impossibles à vérifier de manière indépendante.
Ils sont intervenus au lendemain d'une attaque aux barils lancés sur les quartiers de la cité industrielle, près d'Alep, et de cheikh Najjar, qui a tué dix personnes, a affirmé l'ONG.