Le CICR est de retour à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, deux mois après la mort de son délégué. L'organisation va continuer à aider les déplacés et les personnes les plus vulnérables alors que l'hiver s'annonce très difficile.
"Une équipe est à nouveau sur place à Donetsk avec du personnel international et local", a déclaré le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Yves Daccord, au micro de la RTS.
Un délégué suisse du CICR, Laurent Du Pasquier, a été tué le 2 octobre lors d'un bombardement dans le centre de Donetsk. L'organisation avait ensuite retiré son équipe de Donetsk, tout en gardant une présence ailleurs en Ukraine.
"On a repris, mais on doit faire extrêmement attention. La situation est très volatile, les fronts changeants, les contacts difficiles à gérer. C'est une des zones de conflit les plus compliquées, car les parties sont très fragmentées, les groupes pas coordonnés. C'est très difficile d'y travailler", a indiqué Yves Daccord.
"Il y a beaucoup de déplacés, beaucoup de personnes pauvres et âgées aussi, il faut absolument les protéger, les aider. Les gens sont sous une énorme pression, il faut être sur place", a-t-il expliqué.
Pour le directeur général du CICR, la situation en Ukraine ne peut se résoudre que par un dialogue politique. "Aucune partie ne va gagner militairement. Il faut espérer que le cessez-le-feu tienne", a-t-il souligné.
Le CICR prévoit d'augmenter son aide en Ukraine en 2015, avec un budget de 46 millions de francs et des effectifs qui passeront de 20 à 60 délégués et 270 locaux.
Interrogé aussi sur la Syrie, Yves Daccord a indiqué que le CICR a réussi à accroître sa présence et sa capacité de réponse dans le pays en traversant les lignes de front. L'organisation a une présence permanente non seulement à Damas, mais à Alep, Homs et Tartous, a-t-il précisé. Des contacts ont pu être établis avec tous les groupes, y compris des représentants de l'Etat islamique, a-t-il dit.