Appel à une aide substantielle pour franchir le cap du numérique

Les médias suisses ne pourront pas faire face aux bouleversements de l'ère numérique sans aide. Forte de ce constat, la Commission fédérale des médias (COFEM) souhaite une aide "substantielle" pour accompagner ce tournant et propose de créer une fondation ad hoc, indépendante de l'Etat.

Le profond changement qui secoue la branche, radio et TV comprises, est non seulement dû à la numérisation et la forte présence de grands groupes internationaux, mais aussi aux nouvelles habitudes des consommateurs. Les quotidiens régionaux et suprarégionaux sont les grands perdants, constate la commission d'experts mandatée par le Conseil fédéral, dans son rapport publié vendredi.

Ce secteur, qui contribue pourtant grandement au débat social et politique, subit pertes de lecteurs et de publicité. Et à ce jour, aucun éditeur n'a trouvé de modèle d'affaires viable pour l'offre en ligne, a résumé Hans-Peter Rohner, membre de la COFEM et président du conseil d'administration de PubliGroupe.

Aide obsolète

Pour garantir une offre d'informations large et variée dans toutes les régions linguistiques du pays, l'aide actuelle à la presse ne suffit plus. La COFEM prône donc l'abandon progressif des rabais sur les tarifs postaux pour la distribution des journaux (50 millions) au profit d'aides non liées au support papier. Elle demande aussi que la réduction de la TVA (73 millions actuellement) ne profite pas seulement aux médias traditionnels, mais aussi à l'offre online.

Les nouvelles mesures doivent profiter aux médias d'information qui contribuent au débat public, essentiel à la démocratie, et favoriser la qualité et l'innovation, selon la commission.

Coup de pouce à court terme

A court terme, la COFEM propose au Conseil fédéral d'octroyer une aide financière à l'Agence télégraphique suisse (ats). But de l'opération: permettre à l'agence de presse nationale de proposer une offre variée dans les trois langues nationales, à un meilleur prix pour ses clients.

La Confédération devrait continuer de soutenir la formation et la formation continue des journalistes et pourrait également créer un programme spécial de la Commission pour la technologie et l'innovation (CTI), dédié à des projets de développement et d'innovation tant journalistiques que commerciaux et techniques.

/ATS


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