Le tribunal de Munich veut entendre deux importants témoins en Suisse dans l'affaire des meurtres racistes perpétrés par le groupe néo-nazi "Clandestinité nationale-socialiste" (NSU). Ils doivent donner par vidéo des renseignements sur l'arme du crime.
Cette arme est un Ceska, utilisé pour tuer neuf immigrés entre 2000 et 2006. La volonté de faire témoigner les deux Suisses a été évoquée par la porte-parole du tribunal, confirmant une information de l'hebdomadaire allemand "Focus".
L'un des deux hommes aurait acheté en 1996 le pistolet en Suisse puis l'aurait transmis au second. L'arme serait arrivée entre les mains des trois prévenus après avoir été récupérée par des intermédiaires, selon "Focus". Mais les circonstances n'ont pas encore été clarifiées.
S'il ne parvient pas à faire témoigner par vidéo les deux hommes, le tribunal demandera à une juridiction suisse de les convoquer. Les juristes ont envoyé plus de 250 questions à l'Office fédéral de la justice (OFJ), selon "Focus".
Un ancien marchand d'armes en Suisse avait été entendu en octobre 2013 par la Cour. Il avait vendu l'arme à un client en Suisse, avant qu'elle ne soit achetée par des intermédiaires.
La NSU est accusée au total de 10 meurtres racistes, de deux attentats à l'explosif et d'environ 15 braquages. Les victimes étaient neuf immigrés - huit Turcs et un Grec - et une policière. La principale prévenue est Beate Zschäpe, qui s'était livrée en 2011 à la police.