L'hôpital de Sion a effectué mercredi une opération de l'oesophage sans en aviser le CHUV à Lausanne, alors qu'un accord de collaboration en ce sens a été signé en décembre par les deux établissements. La conseillère d'Etat valaisanne Esther Waeber-Kalbermatten "déplore" cette situation.
"Compte tenu du contexte difficile qui entoure la chirurgie à Sion, je déplore que ce cas n'ait pas été discuté avec le CHUV. Je l'ai fait savoir au Réseau Santé Valais (RSV)", a indiqué dimanche la ministre de la santé à l'ats, confirmant une information de diverses sources.
Mme Waeber-Kalbermatten a été informée mardi soir par le professeur Jean-Jacques Houben, mandaté par le gouvernement pour un audit externe, qu'une intervention complexe sur l'oesophage était programmée mercredi, détaille-t-elle.
Le professeur a précisé à la conseillère d'Etat que "la famille a demandé explicitement que l'intervention soit effectuée à l'hôpital de Sion". Le professeur a en outre assisté en tant qu'observateur à l'intervention, ajoute Mme Waeber-Kalbermatten dans son courriel.
Mercredi, la ministre socialiste a écrit au RSV pour savoir si les procédures contenues dans le protocole d'accord signé avec le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) étaient appliquées strictement.
Elle a également convoqué vendredi le conseil d'administration du RSV, le professeur Houben ainsi que le directeur général du RSV et le directeur médical afin de connaître les circonstances exactes de l'intervention.
"J'ai obtenu les renseignements demandés de la part du RSV", écrit la conseillère d'Etat, sans livrer davantage de précisions.
L'Hôpital du Valais est depuis quelque temps dans la tourmente. Il est notamment secoué par une polémique suite à trois décès consécutifs dans l'unité de chirurgie viscérale. En réaction, le Grand Conseil a décidé en décembre de créer une commission d'enquête parlementaire (CEP) chargée de se pencher sur l'établissement.
Deux partis ont réagi dimanche. Pour l'UDC du Valais romand, la direction du RSV et le professeur qui a pratiqué l'intervention "doivent se soumettre aux décisions de l'autorité politique ou partir rapidement". Le Parti chrétien-social (PCS) du Valais romand exige lui des éclaircissements.