Problème majeur de santé publique, la résistance aux antibiotiques va faire l'objet d'une stratégie nationale. Une procédure d'audition touchant la médecine humaine et vétérinaire a été lancée lundi par les départements concernés.
Ce projet, lancé par le Département fédéral de l’intérieur (DFI) et le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR), est soumis aux cantons et aux milieux intéressés jusqu'au 15 mars.
Le développement des antibiotiques constitue l’une des plus grandes avancées de la médecine. Avec ces médicaments, il est possible de traiter des pathologies graves, comme la pneumonie ou la septicémie, dont l’issue se révélait souvent fatale auparavant.
Mais du fait d’une utilisation excessive et parfois inappropriée, un nombre croissant de bactéries sont devenues résistantes. Le problème concerne aussi bien la médecine humaine que vétérinaire et l’agriculture, ont indiqué les responsables des deux départements lundi devant la presse à Berne.
Le Conseil fédéral a donc inclus la lutte contre la résistance aux antibiotiques dans les priorités de sa stratégie "Santé2020". L’une des principales mesures consiste en la surveillance systématique multisectorielle de l’antibiorésistance dans les domaines de l’être humain, des autres espèces animales, de l’agriculture et de l’environnement.
Il faut en outre améliorer la prévention afin de garantir à long terme l’efficacité de ces médicaments. En effet, plus on empêche le développement de maladies infectieuses, moins il est nécessaire de recourir à une antibiothérapie. La mise en œuvre systématique de mesures d’hygiène dans les hôpitaux et les soins ou des conditions d’élevage optimisées dans l’agriculture, notamment, constituent des instruments pour y parvenir.
Il est également important d’éviter que des antibiotiques soient utilisés de façon inappropriée, ont encore relevé les responsables. Ainsi, les infections des voies respiratoires, souvent de nature virale, sont pourtant fréquemment traitées, à tort, avec ces médicaments.
Pour limiter cette pratique, il convient de développer de nouvelles méthodes de diagnostic visant à distinguer rapidement et clairement les maladies virales et bactériennes, seules les secondes étant à traiter aux antibiotiques.