Le Conseil fédéral affichait la mine des grands jours dimanche à l'issue des votations: toutes ses recommandations de vote ont été suivies. Après le rejet de l'initiative pour abolir le service militaire obligatoire, Ueli Maurer s'est dit optimiste pour l'achat des Gripen. Ce résultat net témoigne d'un "soutien fort à l'armée et à la sécurité", s'est réjoui le ministre de la défense.
Le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann s'est félicité de la clarté du résultat concernant l'ouverture des magasins des stations-service. Il a tenu à souligner que le "oui" n'était pas un aval à la généralisation du travail de nuit ou du dimanche. La protection des travailleurs reste inchangée sur le fond.
Quant à la loi sur les épidémies, elle devrait entrer en vigueur début en 2016, a précisé le ministre de la santé Alain Berset. Pour lui, ce feu vert permettra d'assurer une meilleure protection de la population contre les maladies qui se propagent rapidement.
Pas d'effet domino
Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) est déçu par le rejet massif de son initiative pour l'abolition du service militaire obligatoire, mais il s'y attendait.
Le comité du non à l'initiative a démontré "qu'une acceptation aurait eu un effet domino qui aurait conduit à la suppression de l'armée", a dit son président Jakob Büchler à la télévision SRF. Pour la Société suisse des officiers, le résultat des urnes "consolide l'armée".
"Réalités du 21e siècle"
Les milieux de la santé et les cantons se réjouissent de l'acceptation de la nouvelle loi sur les épidémies, qui permettra d'adapter la protection de la population aux réalités du 21e siècle.
Les référendaires, soutenus par l'UDC, entendent poursuivre leur lutte contre les "vaccinations obligatoires". Quoique déçu, le naturopathe Daniel Trappitsch estime avoir réussi à mobiliser l'attention.
"Absurdité bureaucratique"
A propos du dernier objet soumis au vote, le peuple ne s'est pas laissé berner, ont estimé les partisans de l'ouverture non stop des shops des stations-service. Il a compris que la votation portait sur la suppression d'une "absurdité bureaucratique".
Mais la droite et les milieux patronaux doivent prouver que cette libéralisation ne va pas se poursuivre, estime Vania Alleva, co-présidente d'Unia.