La Chine doit prendre des mesures de rétorsion "appropriées, et même légèrement excessives" après la visite controversée de Shinzo Abe au sanctuaire de Yasukuni, a estimé vendredi un quotidien officiel chinois. Il propose de déclarer persona non grata le Premier ministre japonais.
"Les gens en ont assez de pareilles futiles 'vives condamnations'", écrit le "Global Times" dans un éditorial citant la protestation officielle la veille du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.
Le ministre avait émis une "vive condamnation" en réaction au geste de Shinzo Abe. Ce dernier a été le premier chef de gouvernement depuis 2006 à se rendre à ce sanctuaire qui abrite des criminels de guerre japonais exécutés après 1945 pour leur responsabilité dans l'invasion de la Chine et d'autres pays d'Asie et des atrocités qui l'ont accompagnée.
"La Chine doit prendre des contre-mesures appropriées et même légèrement excessives", écrit le journal anglophone du Parti communiste chinois (PIC).
Le quotidien suggère de "mettre Abe et ses hommes de main", dont les ministres et députés qui ont rendu visite cette année au sanctuaire, sur une "liste noire" de personnes "totalement indésirables".
"Le maintien de l'amitié entre la Chine et le Japon ne doit plus être l'essentiel", dit encore journal. Celui-ci demande que le Premier ministre japonais soit considéré "comme les terroristes et les fascistes".
De son côté, le "China Daily", évoquant "l'insulte intolérable" de la veille, estime dans un éditorial que "(notre) réponse ne doit en aucune façon s'arrêter aux représentations diplomatiques" et que, pour la communauté internationale et la Chine "il est temps (...) de reconsidérer sérieusement les relations avec le Japon, en termes de sécurité, de diplomatie et d'économie".
Plus mesuré, le "Quotidien du Peuple, organe officiel du PCC, se contente de dénoncer un "défi à la justice historique et à la conscience humaine". Il estime que "la société japonaise bascule de plus en plus à droite" et appelant le Japon à "une introspection et des excuses sincères aux peuples victimes" de son passé militariste.
Les relations entre Tokyo et Pékin se sont par ailleurs très dégradées depuis plus d'un an en raison d'une querelle de souveraineté sur des îles inhabitées en mer de Chine orientale, administrées par le Japon sous le nom de Senkaku et revendiquées par la Chine sous celui de Diaoyu.