Le Japon s'est engagé lundi à renvoyer aux Etats-Unis des centaines de kilos d'uranium et de plutonium nécessaires à la fabrication d'une bombe atomique. Il s'agit du premier accord de ce type annoncé lors du Sommet sur la sécurité nucléaire (NSS).
"En cédant ces matériaux nucléaires, nous pouvons réduire le risque de terrorisme nucléaire", a déclaré Yosuke Isozaki, le conseiller spécial du Japon en la matière, lors d'une conférence de presse en marge du NSS, qui réunit plus de 50 chefs d'Etat et de gouvernement jusqu'à mardi à La Haye.
L'accord conclu "est une promesse très importante, qui concerne des centaines de kilogrammes de matériel pouvant être utilisé militairement", s'est félicité le secrétaire américain à l'Énergie Ernest Moniz à La Haye. "Le matériel va être transporté aux États-Unis pour être transformé dans des formes qui résistent à la prolifération", a-t-il ajouté.
Cette annonce est considérée comme une victoire pour le président américain Barack Obama, qui préconise de sécuriser les stocks radioactifs à travers le monde.
Washington s'était montré pressant ces dernières années auprès de Tokyo pour le retour de ces matériaux, fournis au Japon pendant la Guerre froide. Ils sont stockés dans des bâtiments à 140 kilomètres au nord-est de Tokyo, une cible facile pour des terroristes, selon les experts.
Selon plusieurs rapports, le Japon, qui ne possède pas l'arme nucléaire, dispose de plus de 300 kilos de plutonium et près de 200 kilos d'uranium hautement enrichi, de l'uranium 235, une quantité pouvant permettre la construction d'une douzaine de bombes. Ceux-ci avaient été fournis par la Grande-Bretagne et les États-Unis à des fins de recherche.
La sécurité nucléaire est au centre de l'héritage politique que Barak Obama veut laisser. Il assurait en 2009 que le terrorisme nucléaire était "la menace la plus immédiate et la plus extrême (pesant) sur la sécurité mondiale". Les premiers NSS ont été organisés en 2010 à Washington et en 2012 à Séoul. Un sommet final doit avoir lieu en 2016.
La Suisse soutient la coopération internationale dans le domaine afin d'améliorer la sécurité, a souligné le président de la Confédération Didier Burkhalter. "Mais nous souhaitons élargir le champ d'action", a-t-il ajouté. Le Neuchâtelois a fait référence au désarmement et à la prolifération.