La Chancelière allemande Angela Merkel a indiqué mercredi que la dette grecque lui semblait viable malgré les craintes exprimées au sein du FMI du contraire, et qu'un nouvel effacement de créance ne lui semblait pas nécessaire après celui déjà négocié début 2012.
"J'espère que la soutenabilité de la dette continuera d'être un acquis" a dit Mme Merkel, lors d'une interview conjointe avec six journaux européens, "El Pais", "The Guardian", "la Stampa", "Le Monde", la "Sueddeutsche Zeitung" et "Kathimerini".
Interrogée sur le point de savoir si une nouvelle réduction du poids de la dette serait nécessaire à l'avenir en Grèce, elle a répondu "je n'envisage pas ça".
Début 2012, la Grèce a négocié avec ses créanciers privés une restructuration de sa dette publique, effaçant plus de 100 milliards d'euros (124 milliards de francs) d'obligations souveraines détenues par des banques et des fonds de pension.
Le pays a ensuite racheté 30 milliards d'euros de ses propres obligations, à un prix cassé, grâce à des fonds provenant du plan de sauvetage lancé par l'Europe et le FMI.
Après ces opérations, de 355 milliards d'euros (170% du PIB) en 2011, la dette grecque est tombée à 303 milliards en 2012 (157% du PIB), selon l'agence des statistiques grecques.
Mais elle pourrait remonter à 175,2% du PIB cette année, selon les estimations européennes, alors que l'économie du pays traverse sa sixième de récession.
Mea culpa du FMI
Or, le plan de sauvetage de la Grèce UE-FMI est basé sur un objectif de faire tomber le ratio de dette à 124% du PIB en 2020, et au dessous de 110% en 2022, a rappelé le mois dernier la patronne du FMI Christine Lagarde lors d'une interview aux médias grecs.
En juin, le FMI avait fait son mea culpa sur le traitement de la crise grecque en affirmant que la restructuration de dette de 2012 aurait dû avoir lieu bien plus tôt, dès le début de la crise en 2010. Cette prise de position a irrité les Européens qui y étaient alors opposés par crainte d'un effet de contagion dans la zone euro.
L'économiste en chef du FMI a notamment estimé que la réduction de dette qui s'est finalement imposée en 2012 n'avait pas été menée "de manière décisive". "La dette est encore assez élevée", et cela a des effets aujourd'hui, les investisseurs rechignant toujours à prêter à la Grèce, a-t-il affirmé.