Apple sur la sellette pour ses stratégies afin d'éviter des impôts
Apple a utilisé un complexe réseau de filiales à l'étranger pour contourner le paiement d'impôts aux Etats-Unis. Cela porte sur des dizaines de milliards de dollars de bénéfices, selon les premières conclusions lundi d'une commission d'enquête parlementaire.L'enquête devait servir de base à une audition au Sénat mardi à laquelle devait participer le patron d'Apple, Tim Cook. Sans accuser le groupe d'agissements illégaux, elle met au jour des "stratégies de grande ampleur pour éviter l'impôt", selon un communiqué.La commission avait déjà passé au crible en septembre les pratiques fiscales de Microsoft et HP, et dit avoir retrouvé des stratégies similaires chez Apple. Cela consiste par exemple à transférer des brevets de valeur à des filiales à l'étranger, ou à baser des filiales en Irlande en négociant avec ce pays un taux d'imposition très bas (2%)."Le saint Graal de l'évasion fiscale""Apple ne s'est pas contenté de déplacer ses bénéfices vers un paradis fiscal à l'étranger", accuse toutefois le sénateur démocrate Carl Levin, qui préside la commission d'enquête. "Il a cherché le saint Graal de l'évasion fiscale. Il a créé des entités à l'étranger détenant des dizaines de milliards de dollars mais affirmant ne résider fiscalement nulle part", a-t-il ajouté.Failles des systèmes fiscauxApple a notamment créé une société holding pour ses filiales à l'étranger, Apple Operations International, qui n'a "pas de salarié, pas de présence physique" et a pu, "en exploitant les failles" des systèmes fiscaux américains et irlandais, ne pas faire de déclaration d'impôts depuis cinq ans, où ses revenus totalisaient pourtant 30 milliards de dollars, selon le communiqué.MM. Levin et McCain disent vouloir proposer des mesures pour remédier aux failles permettant à des multinationales de ne pas payer d'impôts sur les liquidités qu'elles conservent, légalement, à l'étranger.Pour Apple, cela représente une centaine de milliards de dollars. Il a récemment préféré s'endetter plutôt que les utiliser, car les intérêts d'un emprunt lui coûtaient moins cher que les impôts sur le rapatriement des fonds aux Etats-Unis. /SERVICE