Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble se résigne à l'offensive monétaire imminente de la BCE, au nom de l'indépendance de l'institution. Il a toutefois appelé les pays européens à ne pas mollir pour autant sur les réformes.
'Nous l'acceptons, si nous sommes en faveur de l'indépendance (de la politique monétaire) nous devons le faire même si nous avons un avis différent', a déclaré le ministre allemand à propos des annonces attendues de la Banque centrale européenne (BCE). Il s'exprimait lors d'une conférence de presse devant des journalistes allemands à New Delhi, où il achevait une visite de deux jours.
La BCE devrait sauf surprise annoncer jeudi un programme de rachats massifs d'actifs, notamment de dette publique des pays de la zone euro, pour barrer la route à la déflation et stimuler l'économie. Les responsables allemands n'ont jamais caché leurs réserves à l'égard d'un tel 'assouplissement quantitatif'. Ils sont dans le même temps de bouillants défenseurs de l'indépendance des banques centrales.
M. Schäuble a toutefois mis en doute l'efficacité d'une politique de rachats massifs de la dette des états. Le président de la BCE Mario Draghi 'le dit lui-même, les moyens de la politique monétaire sont limités, ce sont les réformes structurelles qui sont décisives', a-t-il déclaré.
Ces réformes structurelles sont 'la condition sine qua non pour la croissance', a-t-il ajouté. 'La France est sur le chemin' des réformes, l'Italie aussi, a-t-il assuré.
Pour le ministre allemand, même si la zone euro et sa politique monétaire font indiscutablement face à des 'défis', 'il ne peut pas être question de déflation', et ce 'ni en Allemagne ni en Europe'. L'inflation a été négative en zone euro en décembre, pour la première fois depuis fin 2009.
/ATS