Soulagement après l'accord entre Credit Suisse et les Etats-Unis

C'est un sentiment de soulagement qui domine parmi les acteurs du monde économique et politique après l'accord intervenu entre Credit Suisse et les Etats-Unis. Le Conseil fédéral est satisfait que la grande banque ait trouvé une issue juridique au conflit. Pour le PS cependant, la direction de Credit Suisse doit maintenant démissionner.

En vertu de l'accord annoncé dans la nuit de lundi à mardi, la banque a plaidé coupable d'avoir volontairement conseillé et aidé des clients américains à préparer des "déclarations fiscales tronquées" et échapper aux impôts aux Etats-Unis. Elle va au total payer une amende record de 2,815 milliards de dollars (2,51 milliards de francs).

La ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf a souligné devant la presse sa satisfaction. Le recours au droit d'urgence étant exclu, l'ordre juridique et la place financière suisse en seront renforcés, a-t-elle déclaré.

Une partie de l'affaire est close, a noté la conseillère fédérale. Mais d'autres banques, notamment cantonales (Zurich et Bâle), sont encore en discussion avec les Etats-Unis. Chaque cas sera examiné individuellement.

Manquements

L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) a relevé que Credit Suisse a manqué aux obligations de déterminer, limiter et contrôler les risques liés à son activité aux Etats-Unis. Elle a toutefois clos son enquête à l'encontre de la banque. Aucune mesure supplémentaire n'est prévue.

Du côté de l'Association suisse des banquiers (ASB), on est également soulagé que l'accord respecte le cadre juridique existant. La solution trouvée permet à la banque de tirer un trait sur les problèmes avec les Etats-Unis et de se concentrer à nouveau pleinement sur ses tâches opérationnelles.

Pour le président de la Banque nationale suisse (BNS), Thomas Jordan, Credit Suisse a tourné la page sur une situation pesante. L'établissement a tiré les leçons de ses erreurs passées et peut désormais envisager l'avenir avec confiance.

Pas de bonus à la direction

Si l'Association des employés de banque (ASEB), par la bouche de son président romand Jean Christophe Schwaab salue ce règlement, elle demande à la direction et aux actionnaires de payer maintenant les pots cassés. "Pas de bonus à la direction et pas de dividendes aux actionnaires", exige le conseiller national (PS/VD).

Pour la Société suisse des employés de commerce (SEC Suisse), les employés de Credit Suisse, qui ont déjà récemment subi des restructurations, ne doivent pas payer les conséquences de l'amende subie aux Etats-Unis, via de nouveaux programmes d'économies.

Au niveau politique, le Parti socialiste (PS) va encore plus loin et demande la démission de la direction du numéro deux bancaire helvétique. Pour son président, Christian Levrat, "il est incompréhensible que les démissions des dirigeants ne soient pas encore tombées".

Au contraire, le président du PBD Martin Landolt estime qu'il ne revient pas à la politique de dicter les démissions. Ruedi Noser (PLR/ZH) relève que Credit Suisse a résolu ses problèmes sans le soutien de l'Etat. "Les politiques doivent respecter cela", a tweeté le président de la commission de l'économie du Conseil national.

Le président du PDC, Christophe Darbellay, va dans le même sens et constate que la justice américaine n'a pas demandé que des têtes tombent au Credit Suisse.

/ATS


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