Il y a cent ans, le 28 juin 1913, la deuxième traversée des Alpes suisses était ouverte en grande pompe après sept ans de travaux au Lötschberg. La conseillère fédérale Doris Leuthard a ouvert samedi les festivités à Frutigen, dans l'Oberland bernois.
"La décision du Grand Conseil bernois, le 24 janvier 1866, de ne pas miser uniquement sur le chemin de fer du Grimsel mais de construire de manière presque plus visionnaire au Lötschberg s'est révélée être un véritable coup de maître", a déclaré la conseillère fédérale au lancement d'une fête populaire de deux jours, ternie samedi par la pluie.
Plusieurs personnalités étaient de la partie à l'instar d'Adolf Ogi et Joseph Deiss, les deux anciens conseillers fédéraux, de Peter Spuhler, l'ancien conseiller national UDC et directeur de Stadler Rail ainsi que Barbara Egger-Jenzer, la conseillère d'Etat bernoise (PS) et son homologue valaisan Jean-Michel Cina (PDC).
"Depuis, la politique suisse des transports a été largement marquée par le chemin de fer du Lötschberg. Une ligne essentielle pour passer les Alpes autant au niveau national qu'européen", a poursuivi Mme Leuthard devant plus de 7000 participants à cette fête.
La ministre des transports et de l'environnement s'est rendue dans l'Oberland bernois à bord d'un train spécial réservé aux invités. Après la partie officielle, le public a pu profiter des diverses animations, dont le voyage retour à Kandersteg (BE), à bord de matériel roulant historique et moderne.
Les festivités se poursuivent jusqu'à dimanche. Les 7 et 8 septembre, c'est sur le versant valaisan que la fête reprendra de plus belle.
Rôle essentiel de la France
Il y a cent ans, le canton de Berne, mais également la France, ont joué un rôle essentiel dans la promotion de cette ligne perçue alors comme une rivale du Gothard par la Confédération.
Le canton de Berne planchait depuis des décennies sur un projet de liaison avec le sud. L'ouverture du Simplon en 1906 donna un coup d'accélérateur aux ambitions bernoises. La même année était en effet fondée la Compagnie du chemin de fer des Alpes bernoises (BLS).
Les 74 millions de francs nécessaires à la construction des rampes nord et sud ainsi qu'au tunnel de 14,6 km seront réunis auprès d'investisseurs français et bernois avant tout. La France était intéressée à participer à l'ouverture d'un axe nord-sud après avoir perdu en 1871 l'Alsace-Lorraine au profit de la Prusse. Paris perdait ainsi son accès le plus direct vers le sud par le Gothard.