Ces graphistes "swiss made" qui s'exportent vers d'autres contrées

Marché du travail saturé, volonté de se perfectionner, les jeunes graphistes suisses tentent souvent leur chance à l'étranger, où le savoir-faire helvétique dans le domaine jouit d'une excellente réputation. Parmi leurs destinations préférées, les grandes capitales européennes comme Londres, Paris ou Berlin et plus récemment la métropole canadienne de Montréal.

Leur CFC en poche, ils sont peu nombreux à trouver rapidement un emploi: tandis que certains tentent de travailler en indépendant, "la plupart de ces jeunes vont chercher à se perfectionner, soit par la voie HES, soit au sein d'une entreprise", a expliqué à l'ATS Marc Pfister, directeur de l'Ecole d'arts appliqués de La Chaux-de-Fonds (NE), qui forme une quinzaine de graphistes chaque année.

Pour la profession, en effet, "la situation est très tendue sur le marché de l'emploi", s'alarme Nicolas Levet, enseignant à l'école d'Arts appliqués de Genève, qui forme une vingtaine de graphistes par volée. Difficile cependant d'obtenir des données précises.

A titre indicatif, 398 graphistes en moyenne pointaient au chômage en 2012, selon les relevés du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) et ce chiffre s'élève à 435 pour les cinq premiers mois de l'année en cours.

Dans le même temps, une centaine de jeunes graphistes sortent diplômés chaque année des écoles des cantons de Vaud, Genève, Neuchâtel, Fribourg et Valais, sans compter ceux qui se forment dans l'une des nombreuses écoles privées reconnues par la Confédération.

"Ils sont donc trop nombreux à arriver sur le marché, par rapport au nombre de postes de travail disponibles en Suisse", constate Karen Schmutz, membre du comité directeur de l'une des deux faîtières de la profession, Swiss Graphic Designers (SGD), sans être en mesure de formuler des données plus précises. L'association compte quelque 350 graphistes inscrits, "un chiffre peu représentatif", selon Karen Schmutz qui évalue à plusieurs dizaines de milliers le nombre de personnes exerçant ce métier en Suisse.

Petites structures

Par ailleurs, "la plupart travaillent en indépendants ou au sein de petites structures", de deux à six personnes, a ajouté celle qui est l'une des deux graphistes associés du bureau Nordsix à Lausanne. Cette configuration constitue un obstacle supplémentaire pour les jeunes diplômés, car ces petites entreprises ne peuvent pas toujours se permettre d'engager de la main d'oeuvre en fixe.

/SERVICE


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