La banque américaine Citigroup a dû réévaluer après coup à la baisse son bénéfice net du troisième trimestre. Elle a invoqué des provisions liées à des contentieux juridiques en cours plus importantes qu'annoncé auparavant.
Au lieu de 3,43 milliards de dollars annoncés le 14 octobre, Citigroup n'a finalement gagné que 2,8 milliards de dollars (2,68 milliards de francs) de début juillet à fin septembre, selon un communiqué.
Le manque à gagner de 600 millions de dollars est dû à de nouvelles provisions, qui portent ses réserves pour litiges à 1,5 milliard de dollars. Les réserves mises de côté pour différents contentieux à fin septembre s'élèvent en revanche toujours à 5 milliards de dollars, inchangées par rapport au deuxième trimestre, selon un document boursier consulté jeudi.
Cette "augmentation (des provisions) résulte d'évolutions rapides des requêtes et des enquêtes des régulateurs, dont des communications très récentes avec certaines agences au sujet de contentieux déjà connus", écrit l'établissement financier sans plus de détails.
Dans le document boursier, Citigroup indique "coopérer" avec le régulateur américain des marchés des matières premières et des produits dérivés, la CFTC, le département américain de la Justice (DoJ), l'Autorité de conduite financière britannique (FCA) et la Commission de la concurrence suisse (Swiss Competition Commission).
C'est la deuxième fois que la troisième banque américaine en terme d'actifs révise ses bénéfices cette année. En février, elle avait déjà révisé à la baisse son bénéfice net annuel, ramené de 13,9 à 13,7 milliards de dollars, suite à la découverte d'une fraude au sein de sa filiale mexicaine, Banamex.
A Wall Street, l'action Citigroup reculait de 1,96% à 52,11 dollars vers 22h55 suisses dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.
Après les crédits immobiliers à risque "subprime", les grandes banques font désormais face à un nouveau front judiciaire: les manipulations supposées des marchés de change.
Six grandes banques - UBS, Citigroup, sa compatriote JPMorgan Chase et les britanniques Barclays, RBS et HSBC - sont en train de négocier actuellement un accord avec les autorités britanniques et américaines, avaient indiqué début octobre des sources proches du dossier ayant requis l'anonymat.