A Genève, la grève du personnel des TPG mercredi a été massivement suivie. Restés aux dépôts, les trams et bus de la régie publique n'ont pas circulé de toute la journée. En soirée, les grévistes ont voté une résolution demandant l'abandon du contrat de prestation 2015-2018.
Adopté par la commission parlementaire des transports, ce contrat de prestation passera devant le Grand Conseil en décembre. Il prévoit une diminution des prestations en raison de la baisse des prix des billets et abonnements le 14 décembre. Conséquence: 131 postes supprimés, dont 63 licenciements, dénonce le Syndicat du personnel des transports (SEV), qui a appelé lundi à une grève de 24 heures.
Mercredi matin, la direction des Transports publics genevois (TPG) espérait encore organiser un service minimum avec les chauffeurs qui voulaient travailler. Mais les grévistes ont convaincu leurs collègues de se rallier à leur cause. "Ils ont fait pression", a expliqué le directeur général Christoph Stucki. Seules les lignes opérées par des sous-traitants ont fonctionné normalement.
Sur les 1900 employés des TPG, le SEV compte 740 membres, surtout des conducteurs et des employés du service technique. D'abord réticents, les syndicats Transfair et l'Association syndicale indépendante du personnel des TPG, qui recensent environ 600 adhérents, ont rejoint le mouvement dans la journée.
Mercredi, les usagers se sont organisés autrement. Le chaos attendu par beaucoup sur les routes ne s'est pas produit. "Nous n'avons pas constaté de grandes différences par rapport à un jour de semaine normal", a relevé un porte-parole de la police genevoise.
Selon lui, beaucoup de personnes ont pris leurs dispositions pour faire face à l'absence de transports en commun. Le beau temps aidant, les piétons et les cyclistes étaient plus nombreux que d'ordinaire. Les automobiles affichaient un taux d'occupation inhabituellement élevé. Quant aux taxis, ils ont connu une journée faste.
Fort de 120 nouveaux adhérents, le SEV a voté mercredi soir à l'unanimité une résolution demandant de retirer le contrat de prestation contesté. Il réclame l'ouverture, d'ici au 28 novembre, de discussions sur un nouveau contrat qui englobe le développement du réseau, des conditions de travail de qualité et le maintien des acquis des retraités.
L'AVIVO avait annoncé mardi qu'elle lancera un référendum contre le contrat de prestation 2015-2018 s'il est voté par le Parlement. Le mouvement de grève a reçu le soutien de toute la gauche, mais il a été vivement critiqué par la droite.
Le SEV exige aussi qu'aucune sanction ne soit prise à l'encontre des grévistes. L'assemblée lui a confié le choix des futures mesures de lutte. Comme prévu, les piquets de grève devant les dépôts seront levés dans la nuit de mercredi à jeudi, a assuré le SEV.