Le général Martin Dempsey, chef d'état-major de l'armée américaine, a estimé samedi à Bagdad que le rapport de forces dans le conflit contre l'Etat islamique (EI) était en train de se renverser. Il a traité l'EI de "bande de nains" mais a cependant dû admettre que la campagne durerait probablement des années.
Devant les troupes américaines, Martin Dempsey a déclaré que l'armée américaine avait aidé les forces irakiennes et kurdes à "éloigner l'Irak du précipice". "Et maintenant, j'ai le sentiment que les choses commencent à changer. Bien joué", a-t-il ajouté.
Il était crucial, a-t-il poursuivi, de montrer que l'EI n'est pas une force inarrêtable mais plutôt "une bande de nains à l'idéologie radicale".
Mais pour sa première visite en Irak depuis que Barack Obama a décidé cet été le retour de conseillers militaires en Irak avant d'ordonner des raids aériens, il s'est toutefois gardé de verser dans un discours triomphaliste.
Le général, qui s'est rendu au centre opérationnel conjoint mis en place à Bagdad, a aussi rencontré le général James Terry, commandant de la "task force" chargée de l'opération, ainsi que des membres de l'administration irakienne, dont le Premier ministre Haïdar al-Abadi. Il s'est ensuite rendu à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.
La venue du général Dempsey survient alors que Barack Obama a ordonné voici une semaine un nouveau renforcement de l'aide américaine aux forces irakiennes et kurdes qui combattent l'EI.
Quelque 1500 conseillers militaires américains supplémentaires vont se rendre en Irak, soit un doublement des forces américaines présentes pour aider et former les forces irakiennes. La coalition mise en place par Washington poursuit parallèlement ses frappes aériennes contre des cibles de l'EI.
La visite inopinée du président de l'état-major interarmes des forces américaines a coïncidé sur le terrain avec la progression des forces irakiennes armées à Baïdji, entre Bagdad et Mossoul, site de la plus grande raffinerie du pays.
Selon un colonel de l'armée irakienne, le site serait sur le point d'être repris. Les jihadistes de l'EI, a-t-il dit, se sont retirés du secteur. La raffinerie était assiégée depuis des mois par le groupe islamiste d'Abou Bakr al-Baghdadi.