L'Inde a bloqué vendredi un accord à l'OMC, jetant ainsi l'organisation dans une nouvelle crise majeure. Son représentant a demandé le report de l'entrée en vigueur de l'accord conclu à Bali sur la facilitation des échanges au-delà de l'échéance du 31 juillet.
L'ambassadeur indien Anjali Prasad a expliqué que, depuis la conférence ministérielle de Bali en décembre, les discussions sur une solution permanente pour les stocks alimentaires et en général les questions de développement n'ont pas progressé. Dans ces conditions, l'Inde se refuse à adopter l'accord sur la facilitation des échanges selon le calendrier décidé il y a sept mois, soit avant le 31 juillet.
L'ambassadeur indien a proposé que son entrée en vigueur soit liée à un accord sur une solution permanente pour les stocks alimentaires. A Bali, l'Inde n'avait obtenu qu'un moratoire jusqu'en 2017.
Le représentant indien a suggéré la création d'un mécanisme spécial pour trouver de manière accélérée une solution au problème des stocks et de la sécurité alimentaires d'ici le 31 décembre.
La majorité des autres pays, dont l'Union européenne et les Etats-Unis, ont exprimé leur vive opposition à une remise en cause des engagements pris à Bali. L'ambassadeur américain Michael Punke a exprimé sa "profonde déception".
"Aujourd'hui, nous sommes très découragés par le fait qu'une poignée de pays sont prêts à renier les engagements pris à Bali, à tuer l'accord conclu à Bali (...) et à jeter cette organisation dans le noir", a déclaré le représentant des Etats-Unis.
"Beaucoup de membres de l'OMC ont souligné que si le paquet de Bali échoue, il n'y aura pas de post-Bali et nous sommes malheureusement d'accord avec eux", a ajouté M. Punke. Il a toutefois relevé qu'il reste quelques jours avant le 31 juillet pour sortir de l'impasse.
Les Etats-Unis ont rejeté l'argumentation de l'Inde selon laquelle il n'y a pas eu de progrès sur le dossier de la sécurité alimentaire ces derniers mois.
Outre l'Inde, seuls la Bolivie, Cuba et le Venezuela se sont clairement opposés à l'entrée en vigueur de l'accord sur la facilitation des échanges. Il faut un consensus de tous les pays membres pour adopter une décision à l'OMC.