La production agricole mondiale des dix prochaines années sera principalement tirée par l'énorme appétit en protéines, viandes et produits laitiers, selon les perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO publiées vendredi.
Dans un volumineux rapport sur l'évolution de l'agriculture mondiale en 2014-2023, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, 34 pays - majoritairement développés) et l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) prévoient simultanément une hausse de la production de céréales, qui "restent au coeur de l'alimentation" humaine mais aussi pour nourrir le bétail et les élevages.
"Le bétail et la production d'agrocarburants devraient augmenter à un rythme supérieur à celui des grandes cultures" estiment les deux organisations qui envisagent une "réorientation vers les céréales secondaires (maïs, orges) et les oléagineux pour satisfaire la demande alimentaire et en nutrition animale et énergie, au détriment du riz et du blé", la céréale actuellement la plus cultivée au monde.
Les pays en développement vont absorber plus de 80% des quantités de produits carnés supplémentaires (plus de 58 millions de tonnes d'ici 2023): les volailles, en particulier, vont connaître un bond et représenter au moins la moitié de ce gain de production, contre 30% pour le porc et 15% pour le boeuf.
Protéines peu chères à produire, les poulets ne sont frappés d'aucun interdit religieux ou culturel, notent les auteurs. La population chinoise à elle seule va absorber "la moitié de l'augmentation globale de la production carnée".
Les prix des céréales devraient continuer de baisser "encore un an ou deux avant de se stabiliser à leurs niveaux d'avant 2008, mais en dessous de leurs pics récents" et ceux des viandes, des produits laitiers et du poisson devraient eux augmenter.
La production mondiale de poissons continuera de dépendre principalement du développement de l'aquaculture dans les pays en développement, mais la forte demande maintiendra les prix à un niveau supérieur à celui de la décennie écoulée. Cela limitera de ce fait la croissance de la demande dans les dix années à venir.