L'incendie d'un immense réservoir de carburant proche de Tripoli n'a pu être circonscrit, a rapporté lundi le porte-parole de la Compagnie nationale de pétrole (NOC). Il a mis en garde contre une "catastrophe", alors que les combats entre milices rivales se poursuivent. La Suisse conseille à ses ressortissants de quitter temporairement le pays.
Le réservoir, situé à une dizaine de kilomètres de la capitale libyenne, sur la route de l'aéroport où se déroulent depuis plus de deux semaines de violents combats entre milices rivales, a été touché dimanche soir par une roquette qui a provoqué un incendie.
"Les sapeurs-pompiers ont tenté durant des heures de venir à bout du feu, en vain. Finalement, ils ont épuisé leurs réserves d'eau et ont quitté les lieux", a déclaré Mohamed al-Hrari. "Il nous reste l'option d'une intervention aérienne."
Les autorités ont appelé les habitants des environs à quitter la zone, par crainte d'une "explosion d'une grande ampleur".
Le gouvernement libyen a demandé une aide internationale, et "plusieurs pays ont annoncé leur disposition à envoyer des avions", selon un communiqué du cabinet.
Le danger le plus important est une propagation des flammes aux réservoirs de gaz ménager, selon M. al-Hrari. Ils sont stockés sur le même site, qui est géré par la compagnie publique Brega, en charge de la distribution des dérivés de pétrole et de gaz. "Une grande explosion risque alors de se produire et provoquera des dégâts sur un rayon de 3 à 5 km", a dit le porte-parole de la NOC.
L'aéroport de Tripoli est lui fermé depuis le début, le 13 juillet, des combats entre milices, qui ont fait plus de 97 morts et 400 blessés.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a actualisé dans ce contexte ses conseils aux voyageurs. Il recommande aux Suisses se trouvant en Libye de quitter le pays, "pour autant qu'il soit possible et sûr de le faire", l'aéroport de Tripoli étant fermé.
La situation risque de se dégrader rapidement dans plusieurs régions, estime-t-il, ce qui pourrait rendre "très difficile voire impossible" à la Suisse de fournir encore des services consulaires ou une aide dans les situations d'urgence". Il mentionne aussi "un risque élevé d'enlèvement."