La Banque centrale des Etats-Unis (Fed) a décidé mercredi de réduire encore son soutien à l'économie américaine. La Réserve fédérale a innové en cessant de lier une éventuelle remontée des taux directeurs au seuil de 6,5% du chômage.
Présidé pour la première fois par Janet Yellen, le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed a sans surprise décidé de diminuer de dix milliards de dollars supplémentaires ses injections mensuelles de liquidités destinées à fluidifier le crédit et soutenir l'activité.
Dans le droit fil du mouvement de retrait amorcé en décembre, ses rachats d'actifs, notamment en bons du Trésor américains, seront ramenés à partir d'avril à 55 milliards de dollars (48,4 milliards de francs) contre 65 actuellement, a indiqué le FOMC dans son communiqué publié à l'issue de deux jours de réunion à Washington.
A l'appui de sa décision, la Fed estime que l'activité économique a continué à progresser en dépit de la vague de froid qui frappe le pays et freine notamment les transactions immobilières.
Sans surprise, la Fed a également décidé de maintenir son principal taux directeur proche de zéro - son niveau depuis 2008 - afin de continuer à exercer une pression à la baisse sur les crédits à long terme.
La Banque centrale a toutefois innové en cessant de lier une éventuelle remontée des taux à une baisse du taux de chômage sous le seuil des 6,5%, comme elle le faisait dans ses précédents communiqués.
Comme c'est le cas chaque trimestre, le FOMC a également publié ses nouvelles projections économiques qui font apparaître un regain de pessimisme pour la croissance et d'optimisme pour l'emploi.
Selon la Fed, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis devrait ainsi progresser de 2,8% à 3,0% sur un an au dernier trimestre 2014, marquant un léger fléchissement par rapport aux 2,8% à 3,2% prévus en décembre dernier.
La Fed se montre également plus pessimiste pour 2015. Pour l'année prochaine, elle prévoit désormais une croissance allant de 3,0% à 3,2% contre 3,0% à 3,4% auparavant.
La Banque centrale américaine fait en revanche part d'un regain d'optimisme sur le front de l'emploi. Pour 2014, elle s'attend désormais à un taux de chômage qui s'échelonnerait entre 6,1 à 6,3% contre 6,3 à 6,6% prévu jusque-là. Pour 2015, elle prévoit aussi une embellie plus forte que prévu avec un taux de chômage entre 5,6% et 5,9% contre 5,8 à 6,1% auparavant.