Après le "oui" populaire au fonds ferroviaire, le Conseil fédéral a mis mercredi en consultation un fonds routier. Cet instrument doit pérenniser le financement des routes nationales et du trafic d'agglomération, mais il risque de faire grimper le prix de l'essence de 15 centimes par litre.
Avec l'explosion du trafic routier, il faut trouver de nouvelles recettes pour garantir un réseau routier performant. Si rien n'est fait, il manquera plus d'un milliard de francs par an dans la caisse routière dès fin 2017 et rien ne pourra être fait pour réduire les bouchons, a averti la conseillère fédérale Doris Leuthard devant la presse.
Les automobilistes devront mettre la main au porte-monnaie, mais ils auront le dernier mot car le nouveau Fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération (FORTA) serait inscrit dans la constitution. Il prendrait le relais du fonds d'infrastructure (limité à 2027) et financerait l'entretien, l'exploitation et l'extension du réseau.
Le Conseil fédéral n'a guère modifié son projet dévoilé en juin dernier. Le fonds permanent serait alimenté par les recettes de la vignette, l'impôt sur les véhicules automobiles et une surtaxe sur les huiles minérales revue à la hausse. Deux variantes sont proposées.
Selon la première, privilégiée par le Conseil fédéral, deux tiers de l'impôt sur les véhicules automobiles qui alimente les caisses fédérales seraient affectés au fonds (266 millions). La surtaxe sur les huiles minérales passerait de 30 à 45 centimes par litre, ce qui rapporterait 683 millions.
L'autre option prévoit d'attribuer toutes les recettes de l'impôt sur les véhicules (400 millions) au nouveau fonds et de relever la surtaxe sur les huiles minérales de 12 centimes seulement, à 42 centimes (546 millions).
Dès 2020, les véhicules électriques seraient quant à eux frappés d'un nouvel impôt. La somme envisagée est de 340 francs. Il n'y a pas de raison que ces automobilistes qui utilisent eux aussi l'infrastructure ne passent pas à la caisse, a justifié la ministre des transports.
Reste à convaincre la population. En novembre, elle a sèchement refusé le renchérissement de la vignette à 100 francs qui aurait dû financer la reprise de 400 kilomètres de routes cantonales.