La compagnie gérante de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, au Japon, a fait part samedi de l'arrêt du système de décontamination d'eau radioactive ALPS, à cause d'un problème technique. Le système venait tout juste d'être remis en service.
Tokyo Electric Power (Tepco) s'est rendu compte dans la nuit de vendredi à samedi de l'existence d'un problème dans le débit d'une pompe de ce "système avancé de traitement de liquide". Le dispositif est censé filtrer 62 éléments radioactifs, à l'exception des césium 134/137 retirés en amont et du tritium qui reste.
Tepco avait relancé une unité ALPS en test à chaud vendredi mais a dû la stopper le même jour. La cause exacte de cette avarie reste inconnue pour l'heure.
Entre-temps, cent tonnes de liquide radioactif ont été traitées, ce qui est une goutte d'eau comparée à l'énorme quantité de plus de 400'000 tonnes stockées dans des réservoirs ou accumulées dans les sous-sols du complexe atomique saccagé par le tsunami du 11 mars 2011.
Rouage-clé
Le dispositif ALPS avait déjà été testé en mars, mais n'avait pas donné entière satisfaction. Il avait alors été arrêté plusieurs mois pour remédier à ce qui ne fonctionnait pas correctement.
Une seule des trois unités existantes avait été remise en exploitation vendredi, les autres devraient l'être dans quelques semaines.
ALPS est un des rouages-clefs de la stratégie de Tepco pour traiter les centaines de milliers de tonnes d'eau du site, une quantité qui augmente de jour en jour et qui ne pourra pas être stockée indéfiniment, d'autant que les réservoirs utilisés ne sont pas fiables. L'un d'eux a fui récemment et a jeté le doute sur les 300 autres du même type.
Sous pression
Lors de la tenue vendredi d'une réunion d'une commission d'enquête parlementaire sur le problème de l'eau à Fukushima, le patron de Tepco, Naomi Hirose, a pour sa part déclaré vouloir "purifier l'eau contenue dans les réservoirs d'ici à fin mars 2015 (terme de la prochaine année comptable)".