Le monde a lundi les yeux rivés sur Washington. Il reste quatre jours au président Barack Obama et aux élus du Congrès pour forger un compromis budgétaire et écarter la menace du premier défaut de paiement de l'histoire des Etats-Unis.
Au-delà de jeudi, le Trésor américain a prévenu qu'il ne pourrait plus emprunter et risquait de ne pouvoir assurer tous ses paiements. Une loi d'une page, votée par le Congrès américain, suffirait à relever ce que les Américains appellent le "plafond de la dette". Les marchés pourraient révéler leur fébrilité dès lundi, à l'approche de l'échéance.
Le sort du dollar, monnaie de réserve mondiale, et celui des bons du Trésor, placements réputés les plus sûrs de la planète, dépendent des discussions entre quelques hommes du Congrès, et plus particulièrement du Sénat, où des négociations pour l'instant infructueuses ont commencé samedi entre républicains et démocrates.
Obama refuse de négocier sous la contrainte
Tous conviennent qu'un défaut de paiement serait catastrophique. Mais les républicains veulent profiter de l'échéance pour engager des réformes budgétaires, en particulier du système de retraite (Social Security) et des programme d'assurance maladie publics pour les plus de 65 ans et les plus démunis. Ces programmes consomment 43% du budget fédéral.
Barack Obama refuse de négocier "avec un pistolet sur la tempe" et accuse ses adversaires d'irresponsabilité.
Les républicains rétorquent que c'est grâce à une stratégie identique que, par exemple, Bill Clinton consentit en son temps à des compromis budgétaires. Barack Obama lui-même fut forcé en août 2011 d'accepter la programmation de coupes budgétaires annuelles jusqu'en 2021.
"Nos discussions ont été substantielles, et nous allons poursuivre ces discussions", a déclaré dimanche le sénateur démocrate Harry Reid, désigné négociateur en chef de son camp. "Je suis optimiste sur les chances d'une conclusion positive".
Les élus tentent de résoudre deux problèmes en même temps: relever la limite de la dette, et adopter une loi de finances pour rouvrir les agences fédérales partiellement fermées depuis le 1er octobre, à cause de différends budgétaires.
Pourquoi le Sénat a-t-il soudain pris l'initiative? Les sénateurs républicains seraient consternés par le dialogue de sourds de leurs collègues de la Chambre, qui ne sont pas parvenus à un accord avec Barack Obama la semaine dernière malgré l'ouverture formelle de discussions. Mais dans tous les cas, la Chambre devra se prononcer sur un compromis sénatorial.