Le futur accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) entraînera des défis de taille pour la Suisse, a estimé jeudi à Bruxelles Johann Schneider-Ammann. "Personne ne nous fera de cadeaux", a averti le ministre suisse de l'économie.
Lors d'une discussion avec le commissaire européen en charge du commerce Karel De Gucht, ce dernier a informé le conseiller fédéral de l'état des discussions entre les deux parties. Pour mémoire, Washington et Bruxelles ont entamé en juin des pourparlers en vue d'un accord de libre-échange et d'investissement, baptisé Tafta. Son entrée en vigueur vise à lever de nombreuses entraves au commerce.
Cet accord, dont les contours précis ne sont pas encore définis, aura aussi des conséquences pour la Suisse, avertit le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Les entreprises helvétiques ressentiront notamment les effets, aussi faibles soient-ils, de l'abaissement des droits de douane, dans l'industrie et l'agriculture notamment.
Inquiétudes de Commerce Suisse
Les deux hommes n'ont pas évoqué jeudi les moyens de minimiser les retombées négatives sur l'économie suisse. Pour le Bernois, il serait toutefois dangereux de se bercer d'illusions. "Personne ne nous fera de cadeaux", a-t-il averti.
Il voit toutefois une chance dans l'Association européenne de libre-échange (AELE), dont font encore partie, outre la Suisse, l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège. Un des objectifs de cette alliance est d'éviter en faisant front commun qu'un accord Etats-Unis - UE se traduise par des discriminations pour ses membres.
En août, Commerce Suisse avait exprimé des inquiétudes face à Tafta. S'appuyant sur une étude allemande, l'association faîtière avait indiqué que quelque 18'000 emplois pourraient être menacés dans le pays. Et de citer le cas de multinationales américaines qui pourraient être tentées de déplacer leur siège de la Suisse vers l'UE.