Accusé d'avoir abandonné plus de 300 passagers à leur sort funeste, le capitaine du ferry sud-coréen qui avait sombré en avril au sud de la péninsule a été condamné mardi à 36 ans de réclusion. Sur les 476 passagers du Sewol, 304 avaient trouvé la mort, dont 250 lycéens d'un même établissement.
A l'issue d'un procès marathon de cinq mois qui aura vu défiler à la barre des rescapés aux témoignages accablants, Lee Joon-Seok, 69 ans, a été reconnu coupable de plusieurs manquements graves à ses devoirs d'officier. Les trois juges du tribunal de Gwangju n'ont cependant pas suivi le réquisitoire du parquet, qui avait demandé la peine capitale pour "homicide par négligence aggravée".
Le parquet a fait savoir qu'il ferait appel de toutes les condamnations.
Certaines familles présentes à cette ultime audience ont laissé éclaté leur colère en comprenant que le capitaine échappait à la peine de mort, même si celle-ci n'a plus été appliquée depuis 1997. "Où est la justice?", a lancé une femme aux juges. "C'est injuste. Qui pense à la vie de nos enfants? Ils (les accusés) méritent plus que la mort", s'est écriée une autre.
Le capitaine du ferry avait quitté précipitamment le navire après le naufrage survenu le 16 avril au large de la pointe sud de la péninsule coréenne alors que des centaines de personnes étaient prises au piège.
Pendant les débats, le capitaine Lee, dont la fuite sur un navire des secours a été filmée, a estimé qu'il "méritait" la peine capitale. Mais il a souligné qu'il n'avait pas eu l'intention de sacrifier la vie des passagers.
Contre trois autres gradés appartenant à l'équipage, et pour lesquels le ministère public avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, le tribunal s'est également montré plus clément. Il a prononcé des peines comprises entre 15 et 30 ans.
L'épilogue judiciaire coïncide avec la fin des recherches sous-marines officiellement déclarée quelques heures avant le prononcé du verdict alors que les corps de neuf disparus n'ont pas été retrouvés.