Le Conseil national va consacrer une bonne partie de la session d'hiver à la stratégie énergétique 2050. Après une année de délibérations, sa commission de l'énergie a rendu sa copie, passablement corrigée. Pour la majorité, la durée de vie des centrales nucléaires pourrait être prolongée au-delà de 60 ans.
La commission a adopté le premier paquet de mesures de la stratégie énergétique par 14 voix contre 9 et 2 abstentions, a-t-elle indiqué mardi. Deux minorités de droite proposent de renvoyer le paquet à l'expéditeur. Un grand nombre des articles du projet de 115 pages sont contestés par un camp ou l'autre. Les débats devraient durer au moins 20 heures.
Dans son projet, le Conseil fédéral n'a pas fixé des délais précis pour la sortie du nucléaire. Pour lui, les centrales devraient être mises hors service après une exploitation jugée normale sur le plan de la sécurité technique. Il table sur une durée probable de 50 ans.
La commission, elle, a inscrit des échéances fleurant la Saint-Glinglin. Pour la majorité, les propriétaires de centrales devront présenter un concept de poursuite de l'activité à long terme après 40 ans d'exploitation. Si ce document est approuvé, l’exploitation pourrait être prolongée de dix ans à plusieurs reprises.
Ce blanc-seing vaut aussi pour les centrales qui seront déjà en service depuis plus de 40 ans à l’entrée en vigueur de la loi, comme Mühleberg et Beznau. Mais si les exploitants ne respectent pas le concept prévu, ils devront fermer boutique et ne pourront pas prétendre à des dédommagements.
Les Verts, eux, exigent une longévité maximale de 45 ans pour tous les réacteurs. Au vu des décisions de la commission, ils ne sont pas près de retirer leur initiative populaire "Sortir du nucléaire". Mais par 16 voix contre 8, la majorité recommande le rejet du texte des écologistes.