La Russie pose ses conditions pour négocier sur le gaz avec Kiev

La délégation russe ne reviendra négocier à Bruxelles sur le contentieux gazier avec l'Ukraine qu'en cas d'accord entre Kiev et la Commission européenne sur le financement de la dette gazière ukrainienne, a annoncé le géant russe Gazprom. Il fait ainsi planer un doute sur la reprise des négociations prévue pour jeudi soir.

Sans un tel accord, les négociations "n'ont pas de sens", a déclaré un porte-parole de Gazprom. Le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak avait indiqué plus tôt que les négociations engagées depuis mercredi entre la Russie et l'Ukraine "n'étaient pas encore finies". Elles devaient se poursuivre jeudi soir, le temps pour toutes les parties de préparer les documents à signer à l'issue des pourparlers.

Les négociations engagées depuis mercredi à Bruxelles entre l'Ukraine et la Russie pour tenter de régler leur contentieux gazier ont été interrompues jeudi vers 05h00 suisses du matin. Le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger est déterminé à arracher un accord pour sécuriser l'acheminement des achats européens de gaz russe transitant par l'Ukraine. Les négociations et pourraient reprendre en début de soirée, a-t-on appris.

Accord provisoire

"Notre objectif est de parvenir à un accord provisoire pour un paquet pour l'hiver qui assure la sécurité de l'acheminement par l'Ukraine du gaz russe acheté par l'UE jusqu'à fin du mois de mars 2015", avait précisé le commissaire Oettinger avant l'ouverture des négociations.

L'UE a besoin chaque année de 450 milliards de m3 de gaz pour sa consommation. La proposition de règlement sur la table prévoit le paiement par Kiev de 3,1 milliards de dollars de factures impayées dues au géant russe Gazprom, dont deux milliards avant la fin octobre. En contrepartie, Gazprom s'engage à reprendre les livraisons de gaz à l'Ukraine, coupées depuis juin, avec une livraison minimale de 5 milliards de m3 payable au prix de 385 dollars les 1000 m3.

4,6 milliards de dollars

L'argent est la clef de la négociation a reconnu M. Oettinger. Au total il faut 4,6 milliards de dollars, a-t-il indiqué. "Nous essayons de constituer un paquet financier pour couvrir une partie des factures impayées à Gazprom et financer les achats payables à l'avance".

"L'Ukraine a de gros problèmes de paiement. Elle est pratiquement insolvable", a-t-il déploré.

/ATS


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