L'Union suisse des paysans (USP), apisuisse et le Centre de recherches apicoles d'Agroscope veulent un plan national de mesures afin de mieux cerner les causes de la mortalité des abeilles. Ils prônent une approche globale plutôt que des interdictions selon eux "précipitées" de produits phytosanitaires.
Le sort des abeilles préoccupe beaucoup l'agriculture, ont affirmé lundi à Berne les responsables de ces trois organisations devant la presse. Le rendement de bon nombre de cultures, comme les fruits, les baies, diverses sortes de légumes ou le colza, dépendent de leur rôle pollinisateur.
Les agriculteurs, parfois également apiculteurs, sont donc tributaires de populations d'abeilles saines et performantes. Toutefois, selon eux, l'interdiction de certains produits phytosanitaires comme les néonicotinoïdes utilisés pour traiter les semences pourrait ne pas résoudre le problème.
Pire, le fait de se tourner vers d'autres produits pourrait provoquer l'effet inverse, notamment si ces substances sont pulvérisées en surface au lieu d'entrer dans le sol avec les semences traitées.
Les néonicotinoïdes sont soupçonnés d'affaiblir, même à des doses infimes, les capacités de résistance et d'orientation des abeilles. Or jusqu'ici, ces substances étaient considérées comme un progrès écologique du fait qu'elles servent surtout à protéger les semences.
Pour un plan national
Il s'agit donc maintenant de miser sur un plan national de mesures consacré aux abeilles et à leur santé afin d'obtenir des données scientifiques permettant de promouvoir la santé des ruchers. Il y a lieu de doter la recherche des ressources humaines et financières nécessaires à cet effet, conclut le communiqué commun.
Greenpeace Suisse estime pour sa part qu'un plan de mesures est nécessaire et important mais qu'il prendra du temps. Dès lors, il faut interdire immédiatement tous les pesticides nocifs pour les abeilles, a exigé l'organisation écologiste. Différentes études scientifiques ont démontré une toxicité des néonicotinoïdes, non seulement sur les abeilles mais aussi, plus récemment, sur des organismes aquatiques.