Pour la BNS, l'initiative sur l'or est contre-productive
Par la voix de son président Thomas Jordan, la BNS prend position contre l'initiative populaire sur l'or de l'UDC. L'institut d'émission a également par ailleurs confirmé le maintien du taux plancher de 1,20 franc pour un euro et dévoilé pour la première fois dans quels pays il entrepose ses stocks d'or.Selon la Banque nationale suisse (BNS), les mesures proposées par l'initiative de l'UDC ne sont pas appropriées, et même contre-productives. Elles reposent sur des malentendus quant à l'importance de l'or pour conduire la politique monétaire et restreindraient la capacité d'action de la Banque nationale."Nous estimons qu'il est de notre devoir de mettre en garde suffisamment tôt contre les inconvénients majeurs de cette initiative", a déclaré vendredi à Berne Thomas Jordan lors de l'assemblée générale de la banque centrale.En règle générale, la BNS ne s'exprime pas sur les affaires politiques. Cependant, l'initiative sur l'or concerne très directement la Banque nationale et sa capacité d'action.Le texte demande à la BNS de stopper ses ventes d'or, de ramener en Suisse tout l'or stocké à l'étranger, et de constituer des réserves d'or pour au moins 20% de ses actifs. 70% de l'or stocké en SuissePar ailleurs, la BNS a dévoilé pour la première fois dans quels pays elle entrepose ses stocks d'or. Il apparaît que 70% des 1040 tonnes de métal jaune détenues par l'institut d'émission (valant environ 46 milliards de francs au cours actuel) se trouvent en Suisse même, a dit Thomas Jordan.Le solde se situe auprès de la Banque d'Angleterre, à hauteur de 20%, et de 10% environ auprès de la Banque centrale du Canada. Ces pays ont été choisis selon des critères géographiques et d'accès au marché, ainsi que de stabilité politique et économique.Au cours de son exposé, Thomas Jordan a également annoncé que la Banque nationale continuera à faire prévaloir le cours plancher de 1,20 francs pour 1 euro "avec toute la détermination requise". Pour le maintenir, elle achètera si nécessaire des devises en quantité illimitée.Une première pour Jean StuderL'assemblée générale de la BNS a été la première pour l'ancien conseiller d'Etat socialiste neuchâtelois Jean Studer en qualité de président du Conseil de banque. /SERVICE