Le président cubain Raul Castro s'est dit prêt samedi à n'écarter aucun sujet dans le cadre du dialogue avec Washington. Il a salué le rapprochement avec les Etats-Unis, qui consacre selon lui la levée d'un obstacle vieux d'un demi-siècle.
Mercredi, les chefs d'Etat américain et cubain avaient fait l'annonce, historique, d'une volonté mutuelle de normaliser les relations diplomatiques après plus de 50 ans de brouille.
"Le peuple cubain salue cette décision juste du président des Etats-Unis Barack Obama. Elle entérine la levée d'un obstacle aux relations entre nos pays" et marque l'ouverture d'un "nouveau chapitre", a estimé Raul Castro dans son discours de clôture de la session parlementaire semestrielle.
De premiers entretiens officiels sont prévus en janvier pour poser les jalons d'un rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, qui ont procédé à des tractations secrètes pendant 18 mois pour concrétiser ce dégel.
"Nous réitérons notre disposition au dialogue respectueux et réciproque autour de (nos) divergences", a déclaré le président cubain.
"Nous acceptons de dialoguer (...) de n'importe quel thème, de tout ce dont on voudra parler au sujet de Cuba, mais aussi des Etats-Unis", a-t-il ajouté, tout en affirmant sa volonté de rester ferme sur des sujets relevant de la souveraineté.
"De la même manière que nous n'avons jamais proposé que les Etats-Unis changent leur système politique, nous exigeons le respect envers le nôtre", a expliqué Raul Castro.
"Entre les gouvernements des Etats-Unis et de Cuba, il existe de profondes divergences qui incluent, entre autres, des conceptions différentes sur l'exercice de la souveraineté nationale, la démocratie, les modèles politiques et les relations internationales", a-t-il encore souligné.
Raul Castro a rappelé que "l'essentiel, la fin de l'embargo économique, commercial et financier contre Cuba, restait à régler".Promis par Barack Obama, le débat sur la levée de l'embargo imposé depuis 1962 promet d'être délicat, le Congrès américain y étant globalement hostile.
"Il va y avoir tout un processus au cours duquel le Congrès va digérer cela. Il y a des soutiens bipartisans à notre nouvelle approche mais il y a aussi des détracteurs des deux côtés", a estimé Barack Obama.
Raul Castro a exhorté le président américain à revenir "sur la mention injustifiable de Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme international", une question que Barack Obama s'est engagé à examiner.