Une femme d'affaires liée à l'ancien ministre chinois des Chemins de fer est accusée de malversations dans le cadre de contrats d'un montant cumulé dépassant 27 milliards de francs, a rapporté lundi la presse chinoise. Celle-ci a révélé l'ampleur de la corruption dans le secteur ferroviaire.
Ding Shumiao comparaîtra devant la justice à Pékin pour répondre de faits de corruption, après avoir répondu à "des douzaines d'appels d'offre pour des projets de chemins de fer", a indiqué le journal "China Daily", citant le bureau du procureur. Le montant cumulé de ces projets atteint 180 milliards de yuans (27 milliards de francs).
En juillet 2013, l'ex-ministre chinois des Chemins de fer, Liu Zhijun, avait été condamné à la peine de mort avec sursis, une peine généralement commuée en prison à vie, dans le premier grand procès anticorruption de la présidence de Xi Jinping.
Liu Zhijun avait été reconnu coupable de malversations et d'abus de pouvoir parmi lesquels des infractions de favoritisme dans le cadre d'attributions de contrats. Ses agissements avaient terni l'image de la direction du rail chinois, jusqu'alors loué pour son développement rapide.
Des prostituées
Selon "China Daily", Mme Ding a été accusée d'avoir offert à Liu Zhijun plus de 49 millions de yuans (7,4 millions de francs) en pots-de-vin et de lui avoir fourni des prostituées, en échange de quoi le ministre aurait favorisé l'obtention de contrats par 23 sociétés recommandées par la femme d'affaires. Les montants en cause représentent un quart des investissements de la Chine dans son réseau ferroviaire en 2010, a ajouté le quotidien.
La Chine a dépensé des centaines de milliards de francs depuis 2007 pour édifier le plus vaste réseau ferré du monde. Il inclut la plus grande ligne de train à grande vitesse de la planète, l'axe Pékin-Canton, ouvert fin 2012.