Rupert Murdoch procède à la scission de son empire médiatique

L'empire du magnat des médias américain d'origine australienne Rupert Murdoch vit ses dernières heures d'unité. Son groupe News Corp se sépare vendredi soir en deux sociétés, avec l'imprimé d'un côté et l'audiovisuel de l'autre.

News Corp, qui constitue l'un des plus grand groupes de médias du monde avec près de 34 milliards de dollars (32,1 milliards de francs) de chiffre d'affaires annuel et une présence sur plusieurs continents dans la presse, la télévision ou le cinéma, est coté comme entité unique pour la dernière fois vendredi à la Bourse de New York.

La division sera consommée après la clôture: ses actionnaires recevront une action de la nouvelle société de presse et d'édition, qui conservera le nom de News Corp, pour quatre titres détenus actuellement. La "nouvelle" News Corp et la société conservant les actifs audiovisuels, rebaptisée 21st Century Fox, feront leurs premiers pas indépendants sur le marché lundi.

Rupert Murdoch a fait valoir que la multinationale, qu'il a construite à partir des deux journaux australiens dont il avait hérité il y a une soixantaine d'années, était devenue trop grande et trop complexe pour que sa valeur soit bien prise en compte par les investisseurs.

La scission va "libérer le vrai potentiel de notre portefeuille sans équivalent d'actifs, de marques et de filiales", affirmait-il encore lors d'une assemblée générale d'actionnaires à la mi-juin.

Gain de valeur

L'action News Corp vaut déjà presque 50% de plus aujourd'hui qu'à l'annonce de la scission il y a un an, les analystes s'accordant à dire que le marché a pris en compte le gain de valeur présenté par l'opération.

La scission résulte toutefois aussi, au moins en partie, du scandale des écoutes illégales qui a éclaboussé des tabloïds britanniques du groupe, le News of the World que l'affaire a poussé à la fermeture et le Sun qui reste le plus gros tirage de la presse britannique.

"Le groupe ne voulait pas que le scandale nuise à ses autres marques comme Fox", son réseau télévisé américain, jugeait la société de recherche Trefis dans un récent rapport.

A la suite du scandale, News Corp avait retiré son offre de rachat des 61% du réseau télévisé britannique BSkyB qu'elle ne détenait pas encore. La scission, en isolant dans la société d'édition les risques liés à l'enquête toujours en cours sur les écoutes, "peut ouvrir la voie à une nouvelle offre sur BSkyB par 21st Century Fox", envisage Trefis.

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