Standard & Poor's (S&P) a annoncé avoir abaissé la note souveraine de l'Italie à BBB, le dernier échelon avant la catégorie spéculative (junk), contre BBB+ auparavant. L'agence de notation s'inquiète de la faiblesse des perspectives de croissance de l'économie italienne.
S&P explique mardi dans un communiqué avoir revu à la baisse sa prévision de produit intérieur brut (PIB) pour 2013, disant s'attendre désormais à une contraction de 1,9%, contre 1,4% prévu en mars.
"Nous prévoyons que le PIB par habitant sera de 25'000 euros (soit environ 31'000 francs, ndlr) en 2013, ce qui est inférieur au niveau de 2007", souligne-t-elle. Pour S&P, la faiblesse de la croissance italienne provient pour une large part des "rigidités" des marchés du travail et des biens dans la péninsule.
La décision de l'agence de notation ne prend pas en compte les mesures récentes destinées à doper la croissance, a déclaré une source du Trésor italien.
Raisonnement "pas justifiable"
"Globalement, le raisonnement n'est pas justifiable", a dit cette source qui a requis l'anonymat. S&P "met en avant la faible croissance et la compétitivité, mais elle ne prend pas en compte les mesures qui ont été adoptées par le gouvernement."
L'agence rappelle que la dette publique italienne devrait atteindre 129% du PIB à la fin de l'année, soit l'un des niveaux les plus élevés de l'ensemble des Etats souverains qu'elle note.
La perspective de la note est négative, poursuit-elle, expliquant que cela implique une probabilité d'au moins un tiers d'une nouvelle baisse cette année ou l'an prochain.
L'euro est tombé à son plus bas niveau depuis trois mois à 1,2754 dollar après cette annonce. Il s'échangeait autour de 1,27 vers 20h00 en Suisse.