L'armée ukrainienne a fait état samedi de onze attaques rebelles contre ses positions dans l'Est séparatiste prorusse au cours des dernières 24 heures en dépit du cessez-le-feu. Un drone a survolé le port stratégique de Marioupol, dernière grande ville de l'Est sous contrôle de Kiev.
"Les activités du renseignement ennemi se sont intensifiées autour de Marioupol où un drone a été repéré", a indiqué l'armée dans un communiqué. Les autorités ukrainiennes redoutent depuis des mois une offensive contre Marioupol. Selon elles, les rebelles tentent d'établir un corridor entre la frontière russe et la Crimée, annexée en mars par la Russie.
La trêve instaurée depuis mardi a été violée à onze reprises au cours des dernières 24 heures avec des tirs au mortier et à l'artillerie, selon l'armée. Ces tirs se sont produits autour de plusieurs points chauds, notamment dans la région séparatiste de Lougansk.
Une trêve a été instaurée mardi dans l'est de l'Ukraine où le conflit a fait plus de 4300 morts, selon l'ONU. Les protagonistes estiment qu'elle est globalement respectée même si au moins cinq soldats et volontaires ukrainiens ont été tués depuis dans des affrontements.
L'Ukraine a interdit tous les vols à destination de Dnipropetrovsk, Kharkiv (est) et Zaporijjia (sud), grandes villes proches du front de l'Est séparatiste pro-russe, a déclaré samedi le chef du service aérien Denis Antoniouk.
Le responsable a expliqué que cette décision, entrée en vigueur samedi, avait été prise "pour des raisons de sécurité", sans plus de précisions. "Nous ne savons pas encore combien de temps cette interdiction va durer", a-t-il ajouté.
Fin novembre, les autorités ukrainiennes avaient déjà interdit les vols de toutes les compagnies aériennes russes à destination de Dnipropetrovsk et Kharkiv.
Les villes concernées, centres industriels du pays, sont chefs-lieux des trois régions frontalières de celles de Donetsk et de Lougansk, en proie à une rébellion séparatiste pro-russe. La liaison aérienne avec les deux régions rebelles est interrompue depuis plusieurs mois.
Sur le terrain diplomatique, la Russie a réagi au vote, vendredi, du Congrès américain en faveur d'un durcissement des sanctions contre Moscou. "Il n'y a aucun doute que nous ne pourrions pas laisser sans réponse" de nouvelles sanctions, a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères cité par l'agence russe Interfax.
Serguei Ryabkov a dénoncé les "sentiments anti-russes" qui ont présidé à l'adoption par le Congrès d'une loi autorisant Washington à livrer davantage d'armes, y compris létales, à Kiev et à adopter de nouvelles sanctions contre Moscou. "Nous sommes bien sûr inquiets de la façon dont ce sentiment se propage au Capitole", siège du Congrès, a déclaré M. Ryabkov.
Le vice-ministre a ajouté qu'il espérait que le ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov évoquerait le sujet avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Les deux hommes doivent se rencontrer lundi à Rome.