L'inquiétude grandissait mercredi dans les places fortes rebelles de Lougansk et Donetsk, dont les forces de Kiev disent contrôler les accès. Berlin et Paris ont poussé de leur côté à une solution politique lors d'un entretien téléphonique avec le président ukrainien.
Lougansk était comme déserte en fin de matinée, avec très peu de circulation. Des tirs d'artillerie étaient régulièrement entendus, notamment en provenance du nord. La municipalité a annoncé trois tués et cinq blessés au cours des dernières 24 heures.
La situation était plus calme mercredi matin à Donetsk, où les transports en commun et les commerces fonctionnaient normalement. Aucun grand mouvement de troupes de Kiev en direction des positions rebelles n'était signalé.
"Nous sommes déjà à 20 km de Donetsk", a toutefois affirmé à Slaviansk le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov. "Nous allons les chasser (les rebelles) jusqu'à ce qu'ils se retrouvent dans l'autre Donetsk" (petite ville russe du même nom proche de la frontière), a-t-il ajouté lors d'une rencontre avec les habitants.
A Donetsk, le "ministre de la Défense" des insurgés Igor Strelkov a donné une interview à la télévision des séparatistes. Il a estimé que la ville n'était pas bien préparée pour se défendre contre une éventuelle attaque de chars de Kiev.
Reste que les conditions posées par Kiev constituent un refus implicite des propositions de compromis européennes et russes. Moscou et Berlin cherchent à promouvoir une trêve inconditionnelle.
La Russie affirme de son côté ne pas chercher à s'isoler sur la scène internationale. Mais elle ne renoncera pas à la défense de ses intérêts, a averti mercredi son président Vladimir Poutine.
François Hollande et Angela Merkel se sont entretenus conjointement mercredi après-midi avec le président ukrainien Petro Porochenko. Le président français et la chancelière allemande ont "marqué l'importance d'aboutir rapidement à une solution politique".