Le trafic des trains était fortement perturbé jeudi matin en Allemagne. Le mouvement de grève sans précédent des conducteurs de la Deutsche Bahn (DB) est prévu jusqu'à lundi. La direction de DB a annoncé un recours en justice contre le syndicat des cheminots.
La compagnie reproche au syndicat GDL d'avoir rejeté une proposition de médiation. Sa plainte devrait être examinée lors d'une audience fixée à 16h30. Commencée mercredi dans le fret, la grève doit en principe prendre fin lundi à 04h00.
L'impact se fait sentir jusqu'en Suisse. Ainsi, les trains de nuit vers Hambourg, Berlin et Dresde–Prague, supprimés dès mercredi soir, ne circuleront pas jusqu'à la nuit de dimanche à lundi, ont précisé les CFF dans un communiqué.
Les trains Zurich–Stuttgart circulent jusqu’à Schaffhouse uniquement et ceux pour Munich s’arrêtent à Bregenz (A). Depuis Bâle, la circulation est assurée dans la mesure des possibilités. Toutefois, il faut s’attendre à des annulations et à des retards sur ce parcours et la place risque de manquer à bord des trains, précisent les CFF.
En Allemagne, les perturbations touchent surtout les transports régionaux et de banlieue, à l'heure où la plupart des Allemands se rendent au travail. A Berlin, à peine un tiers des trains urbains S-Bahn circulaient aux premières heures du jour. Les usagers avaient été prévenus de cette grève, la plus longue en 20 ans.
En Rhénanie du Nord-Westphalie, région la plus peuplée d'Allemagne autour de Cologne et de Düsseldorf, le trafic régional était aussi fortement touché par le mouvement. En Bavière, au moins 50% des trains régionaux ont été annulés, selon DB.
Même si la DB estime pouvoir assurer le tiers du transport de passagers, la grève devrait empêcher de nombreuses personnes de se rendre dimanche à Berlin pour le 25e anniversaire de la chute du Mur.
Selon des économistes, elle pourrait coûter jusqu'à 100 millions d'euros par jour à l'économie allemande si elle entrave l'approvisionnement des entreprises. Au coeur du conflit, une revendication de hausse de salaires et de réduction du temps de travail, mais aussi un différend sur la représentativité du syndicat.