Sacrée sur 60 m vendredi lors des Européens en salle à Istanbul, Mujinga Kambundji s'est confiée longuement à la presse samedi. 'Gagner n'allait pas de soi', a-t-elle souligné.
- Mujinga Kambundji, vous étiez la grande favorite de ce 60 m. Avez-vous eu du mal à gérer cette pression ?
'On prend plus de plaisir aux championnats du monde lorsque les médailles nous tendent les bras. L'idée que je ne pouvais que perdre à Istanbul ne m'a jamais traversé l'esprit. Gagner n'allait pas de soi. En principe, c'était une compétition comme les autres. J'ai concentré mon attention sur mes propres performances'.
- Le fait de ne pas être passée sous les 7 secondes (réd: la Bernoise s'est imposée en 7'00, à 0''04 de son record personnel) constitue-t-il une déception?
'Non. Je ne me suis pas non plus jetée sur la ligne d'arrivée avec l'énergie du désespoir. Par rapport à l'année dernière, je me suis améliorée au niveau de la constance. La constance durant cette saison en salle est ce qu'il y a de plus précieux'.
- Cette victoire a-t-elle une saveur particulière après votre décevante 2e place obtenue sur 100 m lors des championnats d'Europe en plein air de Munich?
'Ce n'était pas une revanche. Le 60 m et le 100 m sont deux disciplines différentes, dans un environnement différent. On ne peut pas comparer les deux. La revanche aura lieu aux championnats d'Europe de 2024'.
- Vous semblez toujours assez sereine après une victoire. Quand les émotions sont-elles les plus fortes ?
'La plupart du temps, à l'arrivée, je suis encore dans ma course et je n'arrive pas à y croire. Les émotions ne montent que lorsque je rencontre des gens que je connais. Et le lendemain, à la remise des médailles, c'est aussi toujours spécial. C'est là que le sentiment de plénitude prend le dessus'.
- Avez-vous encore de la place dans votre appartement pour toutes ces médailles ?
'Je n'accroche pas les médailles, elles ont plutôt un caractère symbolique. Les belles choses se passent sur la piste, je n'ai pas besoin de les voir tous les jours'.
- Vous avez changé d'entraîneur pour cette saison, avec désormais Florian Clivaz comme coach principal. Quels sont les nouveaux apports ?
'Je n'aime pas le terme de changement d'entraîneur. Florian est déjà dans l'équipe depuis 2019. Ce qui a changé, c'est le groupe sur le terrain. Je m'entraîne moins en solo qu'auparavant'.
- Vous entraînez-vous différemment à désormais 30 ans ?
'J'en fais plutôt moins sur le plan quantitatif, notamment parce que je peux retirer un niveau plus élevé de la saison précédente. Je fais tout de manière plus consciente. Le sentiment que je peux devenir encore plus rapide me motive. C'est génial de voir que l'on va toujours de l'avant. Je ressens l'envie de participer à la lutte pour les titres européens'.
/ATS