Le BCB a bouclé le premier tour de Swiss Basketball League à la 7e place, la qualité de son effectif devrait pourtant permettre de voir plus haut pour la suite de la saison
L'entraîneur Romain Gaspoz et son assistant Nicolas Pérot cherchent encore la bonne carburation.
C’est malheureusement sur une grosse déception que le BC Boncourt a bouclé samedi soir le premier tour du championnat de Swiss Basketball League. Avec une défaite chez le dernier de la classe, Starwings, et une qualification pour la SBL Cup qui s’envole. L’occasion de tirer un premier bilan de ce BC Boncourt version 2018-2019. Que faut-il finalement retenir de ses 10 premiers matches de championnat ? L’avis de Jérémie Pignard :
« On en retire, pour le moment, malheureusement beaucoup de frustration. Parce qu’on a tout simplement le sentiment qu’il y a de quoi faire mieux. L’entraîneur Romain Gaspoz avait tiré la saison dernière le meilleur de son effectif qui battait tous les « petits » mais avait démontré une certaine impuissance contre les cadors du championnat. En résumé, le BCB était à sa place. Autant cette année, la qualité intrinsèque de l’équipe est supérieure. Pourtant, les résultats en dents de scie nous ont fait passer par tous les états.
Pour le pire et pour le meilleur
Ça a commencé par trois défaites consécutives, dont une entame inquiétante à Lausanne. Puis trois victoires d’affilée avec en point d’orgue l’euphorie d’une victoire sur le parquet du grand Fribourg Olympic, ni plus ni moins que l’un des plus grands exploits de l’histoire récente du club. S’en suit un match brillant, malgré la défaite en prolongation, contre le leader Genève. Puis le BCB a soufflé le chaud et le froid. Décevant à Massagno. Excellent contre Lugano. Et PAF ! La grosse désillusion samedi avec une défaite chez le dernier du championnat qui n’avait pas encore remporté le moindre match. Bilan, une 7e place à l’issue du premier tour, « bye bye » la SBL Cup réservée aux six premiers. Franchement du gâchis.
Un très bon « 5 majeur »...
Mais finalement pourquoi être frustré, et pourquoi Romain Gaspoz l’est aussi d’ailleurs ? Parce que le « 5 majeur » (les cinq joueurs de base), il est bon. Voire très bon. Au point de regarder les autres « 5 majeur » du pays les yeux dans les yeux, Fribourg et Genève savent de quoi on parle. Trois bons Américains avec le meneur Zachary Lewis, l’ailier fort Vincent Bailey et le pivot Brandon Garrett. Deux très bons joueurs suisses pour les appuyer que sont les arrières Robert Zinn, la bonne pioche de l’intersaison, et Marlon Kessler qui confirme son nouveau statut dans la lignée des play-off de l’an dernier. Ce complément suisse de qualité, c’est ça la force du BCB ! La plupart des équipes sont capables d’avoir deux ou trois bons joueurs étrangers. Toutes, en revanche, n’ont pas la chance d’avoir de vrais espoirs du basket suisse dans leurs rangs.
... mais le besoin d’un renfort
Mais derrière ces cinq-là manque la profondeur de banc qui permettrait ce petit plus qu’on attend, qu’on espère, qu'on pense possible. Cette « petite lumière au bout du tunnel que l’on aurait aimé voir », pour reprendre la métaphore de l’entraîneur du BCB afin de décrire la qualification ratée pour la SBL Cup. La seule « vraie » rotation, c’est Kaanu Olaniyi à l’intérieur. L’intérieur, pour ceux qui n’ont pas la fibre basket, ce sont « les grands », ceux qui défendent ou attaquent « l’intérieur » de la raquette qui est la zone sous le panier. Ajoutez-y trois très jeunes joueurs (Maxime Brugnerotto, Travis Landenbergue et Djo Berthi M’putu) qui n’ont quasiment pas de temps de jeu, et Amir Savon qui n’a grignoté que 52 secondes samedi et vous comprenez que Romain Gaspoz et son staff ne s’appuient essentiellement que sur six joueurs. Trop peu pour rivaliser sur le long terme. Le manque de rotation finira inexorablement par tirer sur les organismes et impacter la fraîcheur de l’effectif au fil des matches.
Alors oui, se pose un constat très simple, qui ne va pas sans doute pas plaire aux dirigeants : il faut recruter un renfort supplémentaire. Ce qui nous chagrine un peu, c’est qu’il était là ce joueur. Mais le club a décidé de se séparer de l’Américain Kevin Mickle il y a quelques semaines pour conserver Brandon Garrett. Numériquement au moins, il était utile, voire nécessaire, voire vital. On conçoit cependant que ce n’était peut-être pas, à choisir, le profil idoine. Dans le secteur intérieur, pas de souci, il y a du monde avec les Bailey, Garrett, Olaniyi et même le jeune M’putu. Mais à « l’extérieur », on parle notamment du « poste 3 » à l’aile, aucune rotation « solide ». On est d’accord, ce n'est pas le manque de profondeur de l’effectif du BCB qui lui a fait perdre le match à Birsfelden. Mais la lanterne rouge du championnat, Starwings, a eu bien plus d’apport de son banc des remplaçants que Boncourt qui prétend aux play-off. Un constat qui a quand même de quoi interpeller. Sans oublier que les Bâlois viennent de recruter un renfort américain qui n’était pas encore qualifié ce week-end.
Politique « jeunes » ou effort financier ?
Apporter une rotation de qualité supplémentaire à l’aile apparaît donc comme un « quasi-impératif » pour trouver cette constance dans la performance qui a manqué jusque-là. Deux solutions s'offrent donc aux dirigeants. Soit on décide d’assumer à fond la politique « jeunes » en donnant davantage de temps de jeu à ceux qui ne sont considérés jusque-là que comme des compléments d’effectif. Tout en acceptant que leur manque d’expérience vienne parfois impacter les résultats sportifs. Soit il faut passer à la caisse et consentir un effort financier pour aller chercher cet ailier supplémentaire. C’est à ce prix-là que le BCB peut se donner le droit de rêver. Ou tout simplement de tabler sur des ambitions qui s'inscriraient dans une continuité logique par rapport à la saison dernière. » /jpi
