Sa dernière danse fut le plus beau des tangos. A Doha, Lionel Messi a couronné sa formidable carrière de la plus belle des manières avec la conquête de la Coupe du monde.
Dans un Lusail Stadium acquis à sa cause, l'Argentine a battu la France 4-2 lors de la séance des tirs au but lors de la finale sans doute la plus renversante de l'histoire. Il y avait, en effet, 3-3 à l'issue des prolongations dans une rencontre qui a vu l'Argentine mener 2-0 jusqu'à la 80e minute grâce à Messi et à Angel Di Maria, puis reprendre l'avantage par Messi à la 108e.
Mais Kylian Mbappé aura remis tout en question avec un... triplé qui fait de lui le meilleur buteur du tournoi avec huit réussites. Et c'est Randal Kolo Muani qui a eu la balle de match dans les ultimes secondes avec une frappe détournée presque par miracle par Emiliano Martinez...
Coman et Tchouamény se ratent
Comme lors du quart de finale contre les Pays-Bas, le portier argentin a réussi l'arrêt qu'il fallait lors de la séance des tirs au but. Il stoppait la frappe trop centrée de Kingsley Coman, le deuxième frappeur tricolore. Le troisième, Aurélien Tchouaméni, devait, lui, rater le cadre. La messe était dite.
Avec ce sacre, l'Albiceleste cueille sa troisième étoile après les victoires de 1978 et de 1986. Elle lui permet, par ailleurs, d'oublier à jamais les deux finales perdues en 1990 et en 2014 contre l'Allemagne.
Présent bien sûr au Maracana il y a huit ans lors de cette finale contre la 'Mannschaft', Lionel Messi fut, bien sûr, le grand artisan de ce triomphe. Avec son doublé et un geste magnifique sur l'action du 2-0 de Di Maria, le capitaine de l'Albiceleste a encore donné sa pleine mesure en finale.
Il a très vite su trouver les bons décalages pour placer les siens sur les bons rails pendant 80 minutes. On ne le répètera jamais assez, mais la présence à ses côtés d'Enzo Fernandez (21 ans) et de Julian Alvarez (22 ans) l'a rajeuni. Il aura attendu d'avoir 35 ans et cinq mois pour réussir sa plus belle Coupe du monde. Les quatre premières lui avaient laissé un souvenir bien mitigé.
Les larmes de Di Maria
Il n'y a pas eu photo pendant près de 80 minutes. Entre une Argentine redéployée en 4-3-3 avec le retour aux affaires de Di Maria et des Français au complet mais visiblement inhibés par l'événement, le déséquilibre des forces en présence était évident.
Des ballons perdus par Antoine Griezmann (5e) et par un Théo Hernandez hors sujet dans ses tâches défensives (17e) auraient pu permettre aux Argentins de concrétiser encore plus tôt leur supériorité.
Le 1-0 tombait à la 23e minute avec déjà la... quatrième réussite de Messi sur penalty. Il avait été accordé justement pour une faute d'Ousmane Dembélé sur Di Maria. Treize minutes plus tard, ce même Di Maria pleurait littéralement de joie après avoir inscrit le 2-0 sur une rupture magnifique.
Une déviation venue d'ailleurs de Messi offrait un boulevard à Julian Alvarez et à Alexis McAllister avant le décalage parfait pour Di Maria. A 34 ans, El Fideo savait, comme son capitaine, que cette finale était celle de la dernière chance.
A 2-0, les Français étaient K.O. debout. Didier Deschamps a tenté par son coaching de redonner de l'air aux siens. Il sortait Dembélé et Olivier Giroud pour introduire Marcus Thuram et Kolo Muani. Avec ce double changement, Mbappé était recentré dans l'axe après 40 minutes sans relief sur son flanc gauche.
Deux buts en moins de deux minutes
Les 40 suivantes du no 10 de l'équipe de France étaient toujours aussi ternes. Mais comme le joueur d'exception qu'il est, Mbappé a retourné la situation en l'espace de quelques secondes. Il réduisait tout d'abord le score sur un penalty provoqué par une percée de Kolo Muani (80e) avant de signer le 2-0 dans la minute suivante sur une volée du droit magnifique. Coman avait été décisif au départ de cette action qui devait tout changer avec un ballon volé dans les pieds de... Messi.
La fin du temps réglementaire devenait complètement folle. Les Français multipliaient les situations dans la surface adverse. Pour leur part, les Argentins avaient de la peine à réaliser ce qui leur arrivait. Mais ce diable de Messi n'était pas loin de rafler la mise avec une frappe au bout du temps additionnel que Lloris pouvait toutefois détourner en corner.
Messi signait le 3-2 à la 108e après une frappe de Lautaro Martinez repoussée par Lloris. La joie des Argentins était de courte durée. Mbappé provoquait et transformait le penalty du 3-3. Lors des des tirs au but, ce même Mbappé réussissait son troisième penalty de la journée. Premier frappeur de cette séance, le Parisien avait pu croire, l'espace d'un instant, que son équipe allait 'venger' celle de 2006 qui s'était inclinée d'une manière aussi cruelle devant l'Italie.
/ATS