Une double attaque terroriste contre un hôtel de la capitale somalienne Mogadiscio a fait plusieurs morts et des dizaines de blessés mercredi. Le groupe islamiste radical shebab a revendiqué l'opération.
Le bilan était encore incertain à la mi-journée: il variait entre sept et quinze morts, selon les sources. 'Pour l'instant, nous avons compté sept morts, pour la plupart des civils et des gardes de sécurité. Il y a aussi de nombreuses personnes qui ont été blessées dans les deux explosions', a déclaré un responsable de la police, Ibrahim Mohammed, cité par l'AFP.
Reuters de son côté cite le ministre de la Sécurité Abdirizak Umar, qui annonce quinze morts, dont onze civils. Les quatre autres appartiennent aux forces de l'ordre, a dit le ministre sur place. Il y a eu 51 blessés, dont des journalistes. Le bilan des victimes risque de s'alourdir, a dit un officier de police, précisant que les forces de l'ordre avaient repris le contrôle de l'hôtel.
Double explosion
Les assaillants, dont on ignore le nombre exact, ont fait exploser un véhicule piégé avant de faire irruption dans l'hôtel Dayah, un établissement dans lequel des dirigeants politiques descendent souvent. L'hôtel est situé près du Parlement et de la présidence.
Plusieurs hommes armés ont ensuite pénétré dans l'enceinte de l'hôtel. Il a commencé à échanger des coups de feu avec les gardes de sécurité, selon M. Mohammed.
Une deuxième explosion puissante d'un véhicule laissé aux alentours a ensuite eu lieu, alors que les services de secours, des policiers et des journalistes étaient arrivés sur place. 'Deux hommes armés ont été tués et la zone est sous le contrôle des forces de sécurité', a ajouté le responsable de la police.
Chassés de Mogadiscio
Les islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont revendiqué ce double attentat via leur compte Telegram. 'Les combattants moudjahidines ont attaqué un hôtel et réussi à entrer dans l'hôtel après avoir fait exploser une voiture remplie d'explosifs pour s'ouvrir le passage', ont-ils déclaré.
Les shebab ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu à bout de bras par la communauté internationale et protégé par la force de l'Union africaine, l'Amisom, forte de 22'000 hommes. Confrontés à la puissance de feu supérieure de cette armée déployée en 2007 en Somalie, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011.
Ils ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides - souvent jusque dans la capitale somalienne - contre les symboles du fragile gouvernement somalien ou contre l'Amisom.
/ATS