Amnesty: un demi-million de déplacés dans le sud-est de la Turquie

Un demi-million de personnes ont été forcées de quitter leur domicile dans le sud-est de la ...
Amnesty: un demi-million de déplacés dans le sud-est de la Turquie

Amnesty: un demi-million de déplacés dans le sud-est de la Turquie

Photo: Keystone

Un demi-million de personnes ont été forcées de quitter leur domicile dans le sud-est de la Turquie depuis l'été 2015, selon Amnesty International. L'ONG dénonce 'la répression brutale menée par les autorités turques au cours de l'année'.

Cette dernière s’apparente à 'une sanction collective', écrit Amnesty International dans un rapport publié mardi. L'étude intitulée 'Déplacés et dépossédés' se concentre sur le déplacement des habitants du quartier historique de Sur dans la métropole kurde de Diyarbakir. Selon Amnesty, 24'000 habitants ont quitté les lieux.

Le quartier a été le théâtre d'affrontements entre les troupes gouvernementales et des personnes affiliées au parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en juillet 2015. Ce qui a torpillé le processus de paix visant à mettre un terme au conflit qui a fait plus de 40'000 morts depuis 1984.

Les autorités ont dans la foulée imposé un strict couvre-feu en décembre au district de Sur dans le cadre de leur lutte contre le PKK, organisation séparatiste classée 'terroriste' par Ankara et ses alliés occidentaux. 'Les affrontements à Sur ont pris fin en mars 2016, mais le couvre-feu reste en vigueur dans de grandes parties de l’arrondissement', déplore Amnesty dans son rapport.

L'ONG enjoint les autorités de 'lever sans délai le couvre-feu' et de prendre des mesures pour permettre aux déplacés de rentrer chez eux. Car 'il n'y a pas de plan concret, détaillé et crédible pour savoir comment ces familles pourront retourner chez elles', a indiqué à l'AFP Andrew Gardner, chercheur spécialisé sur la Turquie à Amnesty.

Ruelles rasées

Autrefois cantonnés aux espaces ruraux, les affrontements ont été particulièrement violents dans les villes, transformant les centres urbains en zones de guerre. Nombre de vieilles maisons qui longeaient les ruelles de Sur ont été rasées, a constaté le mois dernier un journaliste de l'AFP dans des quartiers où le couvre-feu a été levé.

Selon les autorités turques, les destructions sont le fait du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et tout est mis en oeuvre pour reconstruire Sur au plus vite. Dévastée par des tirs de roquettes et un incendie pendant les combats, la mosquée Kursunlu, érigée au XVIe siècle, est en cours de rénovation, de même que deux synagogues voisines.

/ATS


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