Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a été réélu avec 49,80% des voix, contre 48,23% pour son rival Jean Ping. Ces résultats officiels de l'élection de samedi ont été validés mercredi. L'opposition conteste ces chiffres, dénonçant une élection 'volée'.
Le président sortant devance son rival de 5594 voix, sur un total de 627'805 inscrits, a annoncé mercredi le ministre de l'Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya. Il s'exprimait après que la Commission électorale a confirmé les résultats, après de longues délibérations à huis clos. Elle devait initialement proclamer les résultats officiels mardi soir.
Les membres de la commission se sont prononcés à bulletins secrets sur des procès-verbaux contestés par l'opposition. 'L'opposition s'est abstenue', a précisé l'un de ses délégués, dénonçant un 'passage en force'.
Ce résultat serré et son rejet par l'opposition font craindre des troubles post-électoraux. De premiers affrontements ont d'ailleurs éclaté à Libreville entre forces de l'ordre et manifestants juste après l'annonce de la réélection d'Ali Bongo. Des troubles ont également éclaté à Port-Gentil, la capitale économique du pays où des violences avaient déjà marqué la première élection d'Ali Bongo en 2009.
Recomptage demandé en vain
Mardi, l'ancien ministre des Affaires étrangères Jean Ping s'était dit assuré d'être élu en totalisant près de 60% des voix, contre 38% à Ali Bongo, après le décompte de huit des neuf provinces. Il ne manquait plus que les résultats de la province du Haut-Ogooué, berceau de la famille du chef de l'Etat sortant.
Et c'est précisément cette province qui a affiché un taux de participation de 99,93%, contre 59,46% dans l'ensemble du pays. M. Bongo y a recueilli 95,46% des suffrages, selon les résultats officiels. L'opposition conteste ces chiffres et a demandé en vain un comptage des voix bureau de vote par bureau de vote.
Ingérence étrangère
Lundi, la mission d'observateurs de l'UE avait pointé un 'manque de transparence' au sein des institutions organisant le scrutin et a déclaré qu'Ali Bongo avait bénéficié d'une préférence dans l'accès aux ressources financières et aux médias.
De son côté, l'Union européenne a demandé à la commission électorale de rendre publics 'les résultats détaillés' de chaque bureau de vote et appelé les protagonistes à maintenir le calme dans le pays. Les autorités de Libreville ont dénoncé une 'ingérence étrangère', après que, en France, le Parti socialiste et deux avocats eurent déclaré publiquement que Jean Ping était vainqueur du scrutin.
/ATS